Monsieur Robert KOTCHARIAN
Président de la République d’Arménie
24 Ave Baghramyan
YEREVAN- ARMENIE
Paris le 17 mars 2008,
Monsieur le Président de la République,
Le Conseil de Coordination des Organisations Arméniennes de France souhaiterait vous faire part de sa vive préoccupation concernant l’évolution de la situation en Arménie depuis la répression des manifestations du 1er mars 2008, qui s’est soldée par la mort de huit Arméniens, civils et policier, ainsi que des centaines de blessés.
Le CCAF s’inquiète des répercussions sur le fonctionnement des institutions et le respect des libertés publiques, de l’état d’urgence, qui se traduit par de nombreuses arrestations de membres ou représentants d’une partie de l’opposition.
Profondément attaché aux valeurs démocratiques, le CCAF estime que le respect de ces dernières constitue le seul garant de l’unité nationale et du développement de l’Arménie.
En tant que Chef de l’Etat et gardien de l’institution républicaine, il vous appartient de restaurer les mécanismes du dialogue politique en abrogeant toutes les mesures limitant la liberté d’expression dont la liberté de la presse écrite et audiovisuelle, mesures qui ne font qu’aggraver le manque de confiance de la société civile envers les institutions.
Nous vous appelons également à lever, dès maintenant, toutes les autres mesures liées à l’état d’urgence et à prendre, avec l’ensemble des composantes politiques, toutes les initiatives susceptibles de rétablir la confiance dans le fonctionnement politique du pays, à commencer par la libération des citoyens qui seraient détenus pour des raisons politiques.
Conscients que la normalisation de la situation dépendra également de la capacité d’une partie de l’opposition à accepter le dialogue, nous en appelons également à son sens des responsabilités afin d’uvrer dans les meilleurs délais au redressement du pays.
Nous voulons croire que, sous votre autorité, le pays saura surmonter cette grave crise. Nous espérons que l’Arménie, dont vous avez la lourde charge d’assumer le destin, aura l’intelligence, la maturité et la sagesse de tirer les leçons de ces tristes et déplorables événements. Telle est, à notre sens, la condition pour que le pays progresse dans la voie de la paix civile et de la démocratie et retrouve son rayonnement.
Monsieur le Président, ce courrier n’est absolument pas l’expression d’un parti pris politique, mais la preuve de notre profond attachement à l’Arménie, au peuple d’Arménie et à son avenir.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Président de la République, à l’assurance de notre haute considération.
Alexis GOVCIYAN