L’Europe peine à s’approvisionner en gaz sans passer par la case Russie

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L’Europe a de plus en plus besoin de la Russie pour son approvisionnement gazier mais tente toutefois de contenir sa dépendance énergétique face à Moscou grâce à la montée en force de nouveaux pays fournisseurs et au développement du gaz naturel liquéfié.

L’accord, signé jeudi entre la Russie, le Kazakhstan et le Turkménistan pour la construction d’un gazoduc allant de la mer Caspienne à la Russie représente 20 milliards de mètres cubes de gaz.

S’il permettra d’acheminer plus de gaz vers l’Europe, il assoit aussi la domination russe sur le gaz de la mer Caspienne, à l’heure où l’Europe souhaiterait réduire sa dépendance énergétique face à Moscou.

« Il est clair que Moscou a pris de vitesse Bruxelles et Washington », qui s’inquiètent de la domination énergétique russe, remarque Francis Perrin, directeur de la rédaction de Pétrole et gaz arabes.

Parallèlement, le projet de gazoduc Nord Stream, défendu par plusieurs pays ouest-européens, Allemagne en tête, doit relier la Russie à l’Allemagne, et servir d’autres pays européens. Mais il mécontente les trois pays baltes et la Pologne, qui se sentent contournés.

La dépendance énergétique de l’Europe à la Russie semble donc destinée à croître.

« Le maître mot pour l’Europe, c’est la diversification », explique Francis Perrin.

L’Union européenne (UE) essaie de négocier avec le Turkménistan et les autres pays de la mer Caspienne (Kazakhstan, Azerbaïdjan, …) pour les convaincre d’acheminer au moins une partie de leur ressources vers l’Europe sans passer par la Russie.

Le projet Nabucco, qui concurrence l’accord signé jeudi à Moscou, prévoit la construction d’un gazoduc de 3.300 km pour transporter du gaz en provenance du Moyen-Orient et d’Asie vers l’UE en passant par la Turquie et le sud-est de l’Europe.

Mais pour l’instant, il piétine, faut de ressources gazières suffisantes pour l’alimenter.

Le géant britannique BP est lui en train de « construire un gazoduc qui suit le même parcours que l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan », et évite à la fois la Russie et l’Iran, ajoute M. Perrin.

L’Europe se tourne aussi vers les autres régions, comme l’Afrique du Nord.

« C’est toute la problématique d’un marché d’union euro-méditerranéenne », poursuit M. Perrin, qui souligne que les négociations « entre l’Union européenne et l’Algérie en vue d’un partenariat énergétique sont très avancées ».

L’Italie et l’Agérie ont notamment signé en novembre un accord pour la construction du gazoduc Galsi entre les deux pays, et Gaz de France vient de reconduire jusqu’en 2019 ses approvisionnements en gaz algérien.

Il est également question d’un « projet de gazoduc trans-saharien, à partir du Nigeria », précise M. Perrin.

Le « potentiel de la Libye est très sous-exploité », et ce pays « monte sur la scène internationale » en tant que producteur gazier, notamment à destination de l’Italie, l’Espagne et la France.

Le développement de gisements en Europe septentrionale et d’infrastructures pour le transport de gaz naturel liquéfié (GNL) en France, en Belgique et en Grande-Bretagne, entre autres, modifie aussi un marché du gaz très régionalisé et fondé sur des contrats de long terme, en offrant une plus grande souplesse.

L’option du nucléaire, loin de faire l’unanimité en Europe, gagne aussi du terrain à mesure de la prise de conscience de la nécessité pour l’Europe de diversifier ses ressources énergétiques.

Une analyste d’un grand cabinet de conseil en énergie estime même que, si les importations de gaz russe vers l’Europe vont augmenter dans les années à venir, elles seront compensées par la hausse des approvisionnements annexes et garderont une part globale stable.

Pierre Terzian, directeur de la revue Pétrostratégies, se montre encore plus optimiste: « D’ici cinq ans, la donne aura changé. Tous les efforts de diversification entrepris depuis des années sont en train de porter leurs fruits ».

raffi
Author: raffi

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