L’Europe réaffirme son engagement dans le processus de paix arméno-azéri

Se Propager

La partie arménienne a bien souligné qu’elle n’attendait pas grand-chose du nouveau tour de pourparlers avec l’Azerbaïdjan prévu dimanche 14 mai à Bruxelles, et surtout pas la finalisation d’un traité de paix avec l’Azerbaïdjan qui en donnait le coup d’envoi à sa façon, par une nouvelle salve de canons sur la localité de Sotk, au sud-est de l’Arménie, accompagnée d’une nouvelle salve oratoire du président Aliev qui, depuis la ville occupée de Shushi, au Karabagh, se félicitait d’avoir matérialisé la frontière arméno-azérie en installant un checkpoint à l’entrée du corridor de Latchine, derrière lequel les Arméniens du Karabagh se retrouvent enfermés… Il n’en reste pas moins que l’Union européenne se félicitait jeudi 11 mai de ce que l’Arménie et l’Azerbaïdjan aient accepté de se rencontrer non seulement à Bruxelles, le 14 mai, mais aussi en Moldavie, le 1er juin, en marge du 2e sommet de la communauté politique européenne. Des rencontres au sommet qui plus est, réunissant autour de la table des négociations le premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azéri Ilham Aliev, aux côtés du président du Conseil européen Charles Michel, du chancelier allemand Olaf Scholz, et du président français Emmanuel Macron, un format impressionnant, qui n’en rend que plus anecdotique la rencontre annoncée des ministres des affaires étrangères d’Arménie, Ararat Mirzoyan, et d’Azerbaïdjan, Jehyun Bayramov, à Moscou le 19 mai, sous l’égide d’une Russie qui perd de son influence sur un processus de paix que les Européens entendent arbitrer, sous la conduite des Américains, qui leur préparaient le terrain en accueillant les chefs de la diplomatie des deux pays ennemis du Sud Caucase pour des négociations à Washington la semaine dernière. Le Secrétaire d’Etat américain Antony Blinken se félicitait à cette occasion des « progrès » accomplis par les deux parties sur le chemin de la paix, une formule qu’a reprise à son compte Bayramov mercredi, indifférent aux réserves exprimées par la partie arménienne, qui soulignait quant à elle les divergences au cœur du processus, singulièrement pour ce qui concerne le Karabagh. Dans ces conditions, qui lui semblent plutôt favorables, le régime de Bakou pouvait bien concéder à Pachinian la présence aux négociations à venir sous l’égide de l’Europe, du président Macron, dont Aliev ne voulait pas entendre parler, il y a quelques mois encore, le jugeant trop arménophile : le président azéri avait provoqué l’annulation d’un sommet annoncé décisif début décembre car Pachinian avait exigé que Macron y soit présent, comme le 5 octobre à Prague où, en marge du premier sommet de la Communauté politique européenne, les leaders azéri et arménien étaient tombés d’accord sur les principes d’un traité de paix, par lequel il s’engageaient sur la voie d’une reconnaissance mutuelle de l’intégrité territoriale. Le bureau de Charles Michel, qui avait confirmé lundi que le sommet à venir à Bruxelles aurait bien lieu sous son égide, avait précisé que celui annoncé dans la foulée pour le 1er juin à Chisinau, la capitale moldave, serait précédé par des discussions réunissant Aliev et Pachinian aux côtés de Macron et Scholz en marge du sommet de la communauté politique européenne. Le porte-parole du ministère azerbaïdjanais des affaires étrangères, Aykhan Hajizade, s’est toutefois montré prudent en précisant jeudi qu’il n’y avait pas encore de “décision définitive ” sur le sommet de Chisinau, en ajoutant que Bakou voulait s’assurer que les pourparlers à quatre n’avaient pas vocation à remplacer le “format de Bruxelles ” sous l’égide de Charles Michel, sous-entendant ainsi les réticences azéries concernant la présence du président français. Le porte-parole de Michel, Barend Leyts, a toutefois insisté de son côté, en affirmant que le sommet de dimanche à Bruxelles “sera suivi d’une rencontre à Chisinau” à laquelle seront présents Macron et Scholz. “A la suite des contacts en cours avec toutes les parties, nous avons confirmé un engagement politique en faveur de ces rencontres et le plan en vue de les organiser ”, a confié Leyts au Service arménien de RFE/RL.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

La rédaction vous conseille

A lire aussi

Sous la Présidence d’Honneur de M. Nicolas DARAGON, Maire de Valence, Président de l’Agglomération, Vice-Président de La Région, L’UGAB Valence-Agglomération

Le ministère des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan a de nouveau accusé l’Arménie de ne pas avoir fourni de cartes des

Lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale de la semaine prochaine, l’opposition parlementaire, les factions « Hayastan » (Arménie)»

a découvrir

Se connecter

S’inscrire

Réinitialiser le mot de passe

Veuillez saisir votre identifiant ou votre adresse e-mail. Un lien permettant de créer un nouveau mot de passe vous sera envoyé par e-mail.

Retour en haut