Levon Minassian, un doudoukiste virtuose

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Sting, Peter Gabriel, Aznavour… Levon Minassian a joué avec les plus grands noms de la musique. Et pour cause, ce Marseillais d’origine arménienne est un des rares maîtres de doudouk au monde, un instrument de la famille du hautbois.

« C’est un instrument mythique et magique. Il est fait en bois d’abricotier et l’embout est en roseau, ce n’est pas évident pour souffler », explique le « doudoukiste », costume strict et cheveux en bataille.

L’homme, âgé de 54 ans, est venu vendredi soir présenter sa musique au public du festival marseillais des musiques du monde, Babelmed (qui se poursuit jusqu’à samedi), accompagné de sa soeur Roselyne au chant, d’un pianiste, d’un violoncelle et d’une vièle à pic.

Ce sont les bergers arméniens qui ont créé le doudouk, classé par l’Unesco au patrimoine mondial de la musique. Des maîtres comme Vallodia Haroutiounian ou Djivan Kasparian en ont ensuite rendu le souffle beaucoup plus grave.

Dans la famille Minassian, la musique et le chant font partie de la vie de tous les jours. « Régulièrement, nous allions au spectacle écouter les troupes d’Arménie soviétique qui venaient jouer en France », se rappelle Levon Minassian.

Très jeune il apprend la guitare et la mandoline, puis intègre l’ensemble Sassoun, l’orchestre traditionnel de la Jeunesse arménienne de France. A l’adolescence, il découvre le doudouk, dont il est actuellement le seul à jouer en Europe de l’Ouest.

Sa famille revenait d’un voyage en Arménie. « Quand notre oncle et notre père lui ont offert le doudouk, Levon a dit +Je vais apprendre à en jouer+. On a tous rigolé! », s’exclame Roselyne Minassian. Mais le gamin est tenace: « Ca m’a pris beaucoup de temps. Dès que j’avais une heure, je soufflais. Ca fait 35 ans que je m’entraîne », raconte Levon Minassian.

Ses efforts ne seront pas vains: médaille d’or doudouk du festival de musique folklorique en 1989 à Paris, trophée des Maîtres à Gumri en Arménie en 2002 et décoré Chevalier de l’ordre des arts et des lettres en 2003, il a réussi à se faire une place dans la world music, la variété ou encore le cinéma.

A la fin des années 1980, le compositeur Georges Garvarenz lui propose de participer à la réalisation de sa première musique de film, « La mémoire tatouée », de Ridha Behi.

Puis vient la rencontre avec le musicien britannique Peter Gabriel, dont Levon se rappelle avec émotion: « Sa secrétaire m’a appelé vers minuit à mon domicile pour me proposer d’enregistrer avec Peter le mercredi suivant. Mais je ne pouvais pas, je faisais les marchés. Je lui ai demandé de reporter le rendez-vous au dimanche suivant… et nous avons enregistré dans son studio privé à Londres! ».

Sting sollicite à son tour sa collaboration pour son album « Sacred love », puis Yvan Cassar, pour la musique de son film « Odyssée de l’Espèce ».

Outre la musique, le rêve de Levon Minassian est d’apporter sa contribution « à la paix dans le monde »: « On m’a demandé d’être présent à un festival en Turquie. Je suis partant pour participer à la paix entre nos deux peuples ».

Une de ses dernières chansons, « Les vents sont tombés », témoigne de cette volonté. « Il faudra qu’un jour les vents s’apaisent pour que les gens se réconcilient », dit-il.

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Author: raffi

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