Levon Ter Pétrossian remonte sur la scène politique

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En rompant la semaine dernière un silence de dix ans, l’ancien président Levon Ter Pétrossian n’avait pas pour seul objectif de se rappeler au souvenir, bon ou mauvais, des Arméniens. Ses déclarations pour le moins critiques à l’encontre de l’actuel pouvoir, qui lui répondra d’ailleurs par des propos aussi peu amènes, signaient les prémisses d’un retour en politique qui fait déjà couler beaucoup d’encre, surtout depuis sa rencontre remarquée il y a quelques jours avec les leaders du Parti dachnak, pourtant peu suspect de sympathie à son égard. Dans son entourage, on précise ainsi que M. Ter Pétrossian pourrait mobiliser ses partisans à l’occasion d’un voire plusieurs meetings à Erevan avant de se décider sur la conduite à suivre lors des élections présidentielles de 2008.
Raphaël Ghazarian, compagnon de route de l’ancien président qu’il côtoya au sein du Comité Karabagh, principale force d’opposition au pouvoir communiste de 1998 à 1991, a fait savoir jeudi 4 octobre que deux ou trois de ces rassemblements étaient d’ores et déjà programmés. « Avant de rencontrer le peuple et d’évaluer sa réaction, il ne prendra pas de décision », a indiqué lors d’un entretien à la presse M. Ghazarian, qui a ajouté qu’il ne disposait pour d’un seul moyen, les meetings, pour s’adresser au peuple, « aucune chaîne de télévision ne lui permettant de s’exprimer ». Lors de ces rassemblements, prévus fin octobre et début novembre, M. Ter Pétrossian pourra vérifier si ses talents de tribun, qui firent sa popularité aux riches heures du mouvement Karabagh, ne se sont pas émoussés et si les années de pouvoir qui n’ont pas toujours laissé un bon souvenir dans l’opinion, ne lui ont pas fait perdre le contact avec la foule.
M. Ghazarian lui-même avait perdu le contact depuis plusieurs années avec M. Ter Petrossian, qui lui avait fait une visite surprise à son domicile de Erevan la veille. Comme beaucoup d’autres membres du Comité Karabagh, M. Ghazarian avait très vite pris ses distances avec l’ancien président pour se ranger dans l’opposition, sans ménager ses critiques à l’encontre de M. Ter Pétrossian, accusé de ne pas tenir ses engagements de réformes démocratiques et d’encourager la corruption. Mais M. Ghazarian, qui souffre actuellement de problèmes de santé, semble désireux de tirer un trait sur les contentieux et s’est félicité de cette rencontre, saluant le courage de son ancien partenaire politique dont il fut l’un des plus sévères critiques, et soulignant a nécessité de réagir face à la situation critique dans laquelle se trouve l’Arménie. M. Ghazarian avait pourtant réagi avec sévérité aux déclarations de M. Ter Pétrossian, rappelant qu’il avait été lui-même en butte aux mêmes critiques qu’il formule aujourd’hui à l’adresse de l’actuel pouvoir lorsqu’il était président de 1990 à 1998 et qu’il les avait superbement ignorées, et n’avait d’ailleurs esquissé aucune autocritique après avoir quitté les affaires.
La rencontre avec Ter pétrossian semble avoir changé son point de vue, puisqu’il affirme que l’ancien président ne nierait pas avoir commis des erreurs et qu’il serait prêt à les reconnaître publiquement. Le 4 octobre toujours, l’entourage de M. Ter Pétrossian tenait à souligner que rien n’était décidé concernant son éventuelle candidature à la présidence. Alexandre Arzoumanian, qui fut son ministre des affaires étrangères et qui lui est resté loyal, a indiqué qu’il souhaitait avoir des consultations avec différentes formations politiques, le Parti dachnak ayant été la première d’entre elles à être consultée, et des rassemblements avec ses partisans avant de prendre sa décision.
L’ancien président âgé de 62 ans a visité la région orientale du Guégharkounik ce week-end et devrait se rendre dans le Siounik, au sud-est, cette semaine, dans le cadre de ce que l’on pourrait appeler une campagne préélectorale. Il se propose de « changer la situation » du pays, et affirme que l’opposition ne pourrait parvenir à cet objectif qu’en soutenant un candidat unique. M. Arzoumanian a toutefois exclu une rencontre entre M. Ter Pétrossian et le président Kotcharian et son premier ministre et dauphin présumé Serge Sarksian, leader pourtant de la principale formation du pays, le Parti républicain, estimant qu’ « aucune discussion n’est possible avec ceux qui sont responsables de la situation actuelle ».

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Author: raffi

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