L’ancien président L. Ter Pétrosyan a participé ce soir – 26 septembre – à la célèbre émission politique « Hartsazrouyts » du journaliste Bedros Ghazarian, sur la première chaine de télévision du Service public de l’audiovisuel d’Arménie. Ci-dessous, le résumé de l’émission publié sur le site de 1 in.am.
Lévon Ter Pétrossyan, le premier Président de la République, pense que dans le contexte tendu qui règne actuellement, des solutions douloureuses et sévères attendent l’Arménie.
Des accords devront être signés avec l’Azerbaïdjan et la Turquie, et ces traités, selon le premier Président, ne seront agréables pour personne en Arménie. Mais il n’y a pas d’alternative : « Si aucun document n’est signé, si nous ne parvenons à aucune réconciliation avec ces deux voisins dont vous savez combien ils nous aiment, nous ne réussirons pas à restaurer les réalisations de ces 70 ans écoulés [c’est-à-dire de l’époque soviétique]…. Nous devons rebâtir notre Etat, une pierre après l’autre, et œuvrer pour faire prospérer cette terre ».
Evoquant la réunion des anciens présidents de l’Arménie et du Catholicos de tous les arméniens du 22 septembre, Lévon Ter Petrosyan a déclaré « qu’ils ne pouvaient proposer aucun arrangement ou solution parce qu’ils ne disposaient pas des informations nécessaires sur ce que la Russie, la Turquie, les États-Unis proposaient, par exemple, à l’Arménie, etc .. »
Selon le premier Président, seuls le Premier ministre Nikol Pachinyan et un cercle très restreint des membres de son équipe maitrisent les informations. Pour que les anciens présidents puissent aider d’une manière ou d’une autre, les autorités devraient partager les informations dont elles disposent: « La majeure partie des membres de notre opposition pense qu’en réussissant à se débarrasser de Pachinyan, nous serions en mesure d’éviter les solutions douloureuses dans nos relations avec l’Azerbaïdjan et la Turquie. Quiconque parviendra au pouvoir devra signer ce document, voire un pire encore. L’opposition n’a pas prouvé qu’elle pourrait créer de meilleures conditions. Ils ne le peuvent pas, parce qu’ils ne savent pas ce qui est exigé de l’Arménie. Ils n’ont aucune information ».
Il a ensuite ajouté : « Je ne peux rien non plus puisque que je ne sais rien. Je sais seulement que toutes les solutions nous seront défavorables… Ce que je vois, c’est que nous devons choisir la moins douloureuse de toutes les mauvaises solutions. Pour comprendre cela, nous devons accéder aux informations que seul Pachinyan possède ».
Selon le premier Président, « le Premier ministre Nikol Pachinyan craint aussi de signer tout document car quel que soit le document qu’il signera, il sera traité de turc et de traître ».
LT. Petrosyan a également affirmé que « les anciens présidents tendaient la main à Pachinyan, en lui proposant de choisir ensemble l’option la moins douloureuse ». Et de conclure « Je suis prêt à cela. Pour réussir, il faut une sincérité absolue des deux côtés. Je n’ai pas peur des responsabilités »
Durant l’interview, L. T. Petrosyan a présenté dans le détail les conditions de l’organisation de cette réunion : « Le 18 septembre, j’ai reçu la visite du Catholicos de tous les Arméniens. Nous nous sommes assis et parlé de cette perspective pendant un bon moment. Nous avons parlé des périls [qui menaçaient l’Arménie] et de la nécessité de rechercher des solutions. Et nous en avons conclu que cela valait la peine d’organiser une telle réunion. En fait, Sa Sainteté avait également décidé d’inviter en Arménie le Catholicos de la Grande Maison de Cilicie afin de donner à cette réunion une dimension pan-arménienne plus grande. Comme vous l’avez constaté, cette rencontre a eu lieu, et je dois dire que j’ai apprécié les efforts de Sa Sainteté pour mener à bien ce travail et les prolonger. Ceci constitue un élément très positif dans le contexte actuel. Nous connaissons peu de points positifs dans notre actualité. Je considère cette rencontre comme l’un des points les plus positifs si, naturellement, ce processus permet de solutionner ces problèmes. Ce que j’espère. Je n’ai absolument pas été déçu par cette réunion».
Traduction et adaptation, Sahak Sukiasyan
