Dans une interview accordé au site officiel azerbaïdjanais Azertag, Matthew Bryza impute à la diaspora les difficultés de la paix. Ce diplomate américain, proche de Bakou et d’Ankara, avait dénoncé en 2021 l’amendement Pallone ( un amendement qui bloque le financement militaire américain et l’aide à la formation pour les forces armées azerbaïdjanaises). Il avait également critiqué la reconnaissance du génocide arménien par Joe Biden.
Il revient aujourd’hui à la charge pour notamment dénoncé l’ANCA, qui s’était opposé, avec succès, à sa nomination en tant qu’ambassadeur des Etats-Unis à Bakou.
Ainsi selon Matthew Bryza, le principal problème pour conclure un traité de paix est la résistance de l’opposition arménienne et de la diaspora : « Ce sont les mêmes personnes qui se sont opposées à moi lorsque j’ai été nommé au poste d’ambassadeur américain en Azerbaïdjan. En particulier, le Comité national arménien d’Amérique, qui déteste les Turcs, les Azerbaïdjanais et moi, commet toutes sortes de provocations et gagne de l’argent sur cette haine. Ce sont eux qui ont mené les événements jusqu’au début de la deuxième guerre du Karabagh. Et aujourd’hui, ils comprennent que l’établissement de la paix coupera leur principale source de revenus », a-t-il ajouté.
L’expert estime que si le Premier ministre Nikol Pachinian parvient à briser la résistance de ces forces, l’Arménie gagnera beaucoup. « Cela apportera aux Arméniens non seulement la paix, mais aussi la croissance économique, les emplois, la richesse, la sécurité et une vie prospère. Je crois qu’une tâche importante s’impose aux États-Unis pour le faciliter. Je suis très heureux que le secrétaire d’État américain Blinken s’occupe sérieusement de cette question (la veille, le chef du département d’État américain, Anthony Blinken, a eu des conversations téléphoniques avec les dirigeants de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie – réd). Et je crois qu’avec la médiation de Washington, des progrès sont possibles. Moscou ne peut plus jouer un tel rôle, puisqu’il est occupé de la destruction de l’Ukraine, et quant à la France, elle a choisi le camp de l’Arménie. J’espère que Washington restera actif tout au long de l’année et démontrera un réel intérêt pour un traité de paix », a conclu Matthew Bryza.