L’ancien vice-président du groupe pétrolier russe Ioukos, Vassili Aleksanian, atteint d’un cancer et du sida et récemment transféré dans une clinique après des mois en prison, est attaché à son lit par des menottes, a affirmé son avocat.
M. Aleksanian « est attaché à son lit par une chaîne qui lui permet de s’écarter d’un demi-mètre, et les menottes lui sont retirées seulement avant les rencontres avec ses avocats », selon l’un d’eux Guevorg Danguiane interrogé par la radio Echo Moscou.
L’avocat se plaint également de la présence permanente d’un garde dans la chambre de son client.
Vassili Aleksanian, accusé de détournement d’argent, avait été transféré début février dans une clinique. Ce transfert faisait suite au feu vert de la justice obtenu par M. Aleksanian, 36 ans, après une longue bataille juridique et une mobilisation des défenseurs des droits de l’Homme en sa faveur.
Il réclamait depuis des mois d’être hospitalisé, pour suivre des soins appropriés, et accuse le pouvoir de l’avoir « conduit au bord de la tombe » par son « lynchage absurde et sans fin de tous ceux qui ont été de près ou de loin liés à la compagnie Ioukos ».
En détention provisoire depuis 2006, ce brillant avocat formé à Harvard dénonce son incarcération, et celles d’autres responsables de Ioukos, comme « politique ».
L’ancien PDG de Ioukos Mikhaïl Khodorkovski, qui purge une peine de huit ans de prison en Sibérie, avait observé une grève de la faim en signe de solidarité avec son ancien avocat.