L’ex-président de la Géorgie Mikheïl Saakachvili est victime de « torture » en se voyant refuser l’accès à des soins médicaux dont il a besoin en prison, a accusé mercredi son avocat.
« Du point de vue du droit international, l’échec à apporter des soins médicaux appropriés à Saakachvili est une forme de torture continue », a déclaré l’avocat Nika Gvaramia lors d’une audience devant un tribunal de Tbilissi.
M. Saakachvili, qui a dirigé ce pays du Caucase de 2004 à 2013, a été arrêté puis emprisonné en octobre 2021 pour purger une condamnation pour abus de pouvoir qu’il qualifie de politique.
L’ex-président pro-occidental, âgé de 54 ans, a mené deux grèves de la faim pour protester contre son incarcération et dénoncer les mauvais traitements qu’il a, selon lui, subis en prison.
Un conseil indépendant de médecins avait souligné en décembre qu’il souffrait encore de graves troubles neurologiques, conséquence selon eux de mauvais traitements en détention.
Il est jugé actuellement pour être entré illégalement en Géorgie, pays qu’il avait quitté pour s’exiler à l’étranger, notamment en Ukraine, avant de rentrer secrètement l’an dernier. Il risque cinq ans de prison.
Au tribunal mercredi, il est apparu affaibli. Pendant l’audience, il a demandé à recevoir une assistance médicale et a dû quitter brièvement la salle, soutenu par des agents de sécurité.
« Dimanche, j’ai perdu l’usage de mes jambes et je ne pouvais pas marcher », a-t-il déclaré, affirmant avoir perdu 12 kilos en quelques jours.
L’arrestation de M. Saakachvili a exacerbé une crise politique en Géorgie qui a éclaté après des élections législatives en 2020, remportées de justesse par le parti au pouvoir du Rêve géorgien et que l’opposition a jugées frauduleuses.
Tbilissi, 20 avr 2022 (AFP) –
