L’Ossétie du Sud lie les récentes provocations armées de la part de la Géorgie à la situation dans les Balkans, a annoncé le représentant plénipotentiaire de la république autoproclamée en Fédération de Russie Dmitri Medoev.
« Il est possible que ces provocations aient trait à ce qui se passe dans les Balkans et au Kosovo. Du moins, cela coïncide dans le temps. Seulement, nous ne comprenons pas pourquoi la Géorgie réagit (à ces événements) de cette manière », a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse à Moscou.
M. Medoev a rappelé que la semaine dernière un poste de police sud-ossète a été la cible de tirs. « Nous savons qu’il s’agit d’opérations menées par les forces armées géorgiennes. Ces tirs ont fait des blessés, l’état de deux d’entre eux est grave », a noté le représentant sud-ossète.
L’Ossétie du Sud, selon lui, est toujours prêt à mener des négociations avec Tbilissi, « mais nous n’acceptons ni le diktat, ni le chantage ».
Vendredi, Marti Ahtisaari, ex-président finlandais, a présenté au nom de l’ONU aux dirigeants serbes et kosovars les propositions relatives au futur statut du Kosovo, territoire qui fait encore officiellement partie de la Serbie. Définitivement, ce plan doit être approuvé par le Conseil de sécurité.
Aux termes de ces propositions, le Kosovo acquiert le statut d’Etat mais sous contrôle international.
Selon M. Medoev, la reconnaissance de l’indépendance du Kosovo ne peut servir de précédent à la reconnaissance de l’indépendance de l’Ossétie du Sud. « La situation en Ossétie du Sud se distingue de celle qui prévaut au Kosovo où il s’agit de reconnaître une indépendance, alors que nous sommes déjà un Etat indépendant », a-t-il expliqué.
Mais la situation en Ossétie du Sud peut en revanche servir d’exemple au Kosovo. « Nous n’avons pas moins de raisons d’obtenir la reconnaissance de notre indépendance », a-t-il noté.
Selon lui, l’Ossétie du Sud doit faire face à la politique des doubles standards. « Si le Kosovo peut être reconnu, pourquoi refuser ce droit à l’Ossétie du Sud ou à l’Abkhazie ? » s’est interrogé le représentant sud-ossète à Moscou.
La reconnaissance du Kosovo, a-t-il poursuivi, pourrait constituer un précédent juridique international. « Certes nous utilisons tous les précédents, dont la naissance des Etats-Unis. Auprès des Etats-Unis, nous apprenons comment on peut parvenir à son indépendance », a encore indiqué M. Medoev.
Ex-région autonome de la Géorgie d’après la division administrative de l’URSS, l’Ossétie du Sud a proclamé son indépendance le 20 septembre 1990. Tbilissi a alors riposté et les opérations militaires ont fait des milliers de morts de part et d’autre de 1990 à 1992. Lors du premier référendum de janvier 1992, au lendemain de la disparition de l’URSS et du deuxième, en novembre 2006, l’Ossétie du Sud s’est massivement exprimée en faveur de son indépendance envers la Géorgie. Les Sud-Ossètes mettent le cap sur le rapprochement avec l’Ossétie du Nord, république du Caucase du Nord russe, notant que les Ossètes, du Nord comme du Sud, ont bénévolement intégré la Russie en 1774, une bonne trentaine d’années avant la Géorgie.