Le musée Sabanci d’Istanbul expose depuis jeudi 7 décembre près de 600 objets et oeuvres d’art retraçant, 800 ans après la fondation par Gengis Khan du plus vaste empire de tous les temps, le rôle culturel joué par les Mongols en Eurasie.
«Gengis Khan était connu d’abord pour ses exploits guerriers. On oublie que sur les terres de son empire s’est réalisée une formidable synthèse culturelle et artistique», a expliqué mercredi lors d’une présentation de l’exposition à la presse la directrice du musée, Nazan Ölçer.
Le célèbre guerrier a unifié les tribus mongoles avant de fonder en 1206 un empire allant de Pékin à la Volga.
Déjà présentée en Allemagne et en Autriche, l’exposition s’est enrichie à Istanbul d’une quarantaine de manuscrits rarissimes, jusque là gardés au secret dans divers musées et bibliothèques de la ville, éclairant le rôle joué par les Mongols dans la dissémination de la culture chinoise.
Entre autres chefs d’oeuvres légués par la dynastie mongole des Ilkhans, qui régna sur l’Iran, l’Irak et l’est anatolien de 1256 à 1335, le visiteur peut contempler un traité de médecine illustré de 15 schémas ou un livre d’alchimie.
«Ces manuscrits de la période ilkhanide montrent l’influence exercée par la culture chinoise sur le monde ottoman au travers des invasions mongoles», a déclaré Selmin Kangal, coordinatrice de l’exposition.
Coorganisée par le musée Sabanci, le Kunsthistorisches Museum de Vienne, le Kunst und Austellungshalle de Bonn et le Statliches Museum für Völkerkunde de Munich, l’exposition migrera après le 8 avril vers Budapest, puis Varsovie.
Le musée, ouvert en 2002, aspire à devenir un centre d’attraction d’envergure internationale.
Une des ses précédentes expositions, consacrée au peintre espagnol Pablo Picasso, avait battu tous les records d’entrées en Turquie avec 250 000 visiteurs.