SHOAH. Micheline Calmy-Rey répond aux critiques suscitées par son idée de séminaire.
Valérie de Graffenried
Mardi 19 juin 2007
Micheline Calmy-Rey s’est fait égratigner lundi par les UDC Christoph Mörgeli et Hans Fehr à propos de son idée de «séminaire» sur la Shoah. En décembre 2006, elle avait proposé au vice-ministre des Affaires étrangères iranien d’organiser un «séminaire sur les diverses perceptions de l’Holocauste» dans un centre genevois. Cela en réaction à la conférence que le gouvernement iranien venait de mettre sur pied en donnant la part belle à des révisionnistes et que le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a vivement critiquée. L’UDC n’a pu s’empêcher de saisir la balle au bond.
Une enquête lancée
Le Conseil fédéral partage-t-il l’opinion de Micheline Calmy-Rey selon laquelle l’Holocauste laisserait une marge d’interprétation? s’interroge Christoph Mörgeli. «Faut-il réécrire l’Histoire dans le sens affiché par le président iranien Ahmadinejad et cela avec la collaboration complaisante de la Suisse?» demande Hans Fehr. A l’heure des questions au National, Micheline Calmy-Rey a dissipé tout malentendu. «L’Holocauste est un fait historique absolument incontestable. Il n’existe aucune marge d’interprétation sur la question du génocide des juifs. Le Conseil fédéral juge inacceptable que les crimes de l’Holocauste soient relativisés», a-t-elle souligné. Le séminaire? Il n’a jamais eu pour objet d’offrir une tribune à ceux qui contestent ou relativisent le génocide. Mais au contraire de faire comprendre à Téhéran pourquoi la Suisse et la communauté internationale n’acceptent pas la perception de l’Holocauste avancée par les autorités iraniennes, dit-elle.
C’est la Weltwoche qui a ébruité le projet de «séminaire» après avoir pris connaissance d’un document interne au DFAE. Micheline Calmy-Rey a annoncé lundi qu’elle a lancé une enquête administrative pour déterminer qui sont les auteurs de la fuite. «Qu’est-ce qui est pire: qu’un document confidentiel soit rendu public ou que la Suisse neutre offre une plate-forme à des négationnistes?» a alors insisté Hans Fehr, en montant à la tribune. Micheline Calmy-Rey a haussé le ton face à cette provocation supplémentaire du Zurichois. Elle a rappelé qu’il n’a jamais été question d’offrir une plate-forme aux révisionnistes en Suisse. «Cette affaire ne vaut pas l’encre que la Weltwoche lui consacre», a-t-elle ajouté sèchement.
La présidente de la Confédération n’a en revanche pas précisé que son idée de «séminaire» ne se concrétisera pas. Les autorités iraniennes n’y sont en effet pas favorables.
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