Libération du recteur de l’université de Van

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Libéré à la seconde audience de son procès, le recteur de l’université de Van, Yücel Aşkın, vient de reprendre son travail. Mais son procès controversé a également suscité une remise en cause de la réaction des « intellectuels », plus sensibles au procès Pamuk, romancier soutenu par l’UE, qu’au procès du recteur Aşkın.

En effet c’est dans un contexte de tension entre les universités et le gouvernement, qu’est intervenue l’arrestation, en octobre, du recteur de l’université de Van. La presse islamiste soutenait cette arrestation allant même à justifier l’arrestation en raison des origines arméniennes de ce dernier. Cette arrestation avait révolté les recteurs et la presse laïque. « Soutenir le recteur est synonyme de soutenir la République » avait lancé le président du YÖK (Conseil de l’enseignement supérieur).

L’événement s’est transformé en « tragédie », lors qu’un mois plus tard, le secrétaire-général adjoint de l’université, emprisonné, lui, depuis 4 mois, se suicidait en attendant un procès, et le recteur était hospitalisé, victime d’une crise cardiaque, suivi de troubles psychologiques.

Lancé pour « formation d’une organisation criminelle pour irrégularité et corruption dans l’adjudication d’achat de matériel médical », le procès de Van est ainsi devenu un bras de fer entre le gouvernement et la presse islamiste d’une part, et le Conseil de l’enseignement supérieur (YÖK), la presse libérale, une partie des juristes et des organisations civiles, de l’autre.

« Avec plus de 450 personnes comme partie civile, ce procès peut durer mille ans » affirmait, dans Radikal, l’ancien président du Barreau d’Istanbul, mandaté par la famille Arpalı. « Le procès est entièrement politique ; les accusations portées par la partie civile sont personnelles, subjectives, sans preuves » constatait la délégation CHP, qui suivait le procès.

« Cette libération marque la fin d’une grande injustice et d’une grande honte. Les juristes soulignent l’ingérence de la politique dans la justice. Cette tragédie a été créée pour se venger d’un recteur qui a débarassé l’université de l’emprise des confréries. » a noté pour sa part le quotidien Hürriyet.

« Le rapport sur les tendances politiques et les activités des membres du corps enseignant » (saisis dans le coffre-fort du recteur) servait à accuser Aşkın. Mais le témoignage du directeur de la sûreté de l’université a révélé qu’il avait été établi par ce dernier, « sur la demande de la gendarmerie », et non par le recteur, comme l’affirmaient l’acte d’accusation, et la presse islamiste : « Il est étonnant que le ministre de l’Education nationale, qui dit n’avoir aucun lien, ni avec le procès, ni avec le recteur, continue de s’en prendre à celui-ci. Il insiste pour accuser Aşkın d’avoir fait préparer des fiches d’information sur les enseignants de l’université. De 1999 à 2003, l’université de Van est montée du 65ème au 9ème rang, pour le nombre de publication par enseignant. Quant au ministre Çelik, combien de publication servant de référence scientifique a-t-il à son actif ? Zéro ! » a poursuivit Hürriyet.

Mais de ce procès ce que l’on retiendra c’est la critique des « intellectuels ».

« Ce qui s’est passé ne peut se produire dans un Etat de Droit. Certaines personnes et institutions n’ont malheureusement pas témoigné de la sensibilité nécessaire… » a indiqué Hürriyet.

Certains articles dénoncent notamment l’attitude des intellectuels, « qui ont pour mission de soutenir la démocratie et les libertés », et donnent l’exemple de la déclaration, signée la semaine dernière par 169 personnalités, qui a fait une distinction entre les procès du romancier Orhan Pamuk, et du recteur Aşkın : « on ne peut admettre l’excuse, selon laquelle la déclaration ne portait que sur l’article 301(la liberté d’expression). Il est inadmissible de tenir compte de certaines dispositions, et en négliger d’autres, si celles-ci portent atteinte à la liberté de la même manière » selon Cumhuriyet.

« En bon terme avec le Premier ministre Erdogan, ces ‘intellectuels’ se manifestent pour l’organisation de la conférence arménienne, ou pour donner au Premier ministre leur avis sur le problème kurde, mais se taisent sur le procès Aşkın. On les lit dans les colonnes de journaux, on les voit à l’écran de télévision, mais ils ne sont pas parmi le peuple, ils ne peuvent descendre dans la rue sans susciter la réaction, comme lors du procès d’Orhan Pamuk. » a commenté pour sa part Radikal.

raffi
Author: raffi

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