Le politologue Stepan Grigoryan, président du Centre d’analyse de la mondialisation et de la coopération régionale, répond aux questions de First News.
-M. Grigoryan , le Sénat français a adopté une résolution sur l’imposition de sanctions à l’Azerbaïdjan, mais beaucoup de gens disent que ce n’est que symbolique et que les décisions du Sénat ne sont pas obligatoires pour le gouvernement. Que pensez-vous de ce processus ?
– Outre le fait que le Sénat français a adopté un document très important relatif à l’Arménie et au Haut-Karabakh, ces auditions ce sont terminées par le discours du représentant du gouvernement. En d’autres termes, les sénateurs ont initié une résolution, elle a été discutée au Sénat français, et à la fin le gouvernement a prononcé un discours sur l’initiative et a exprimé son avis.Le représentant du gouvernement a donné une conclusion positive. Cela signifie que la résolution est acceptée par le gouvernement. Autrement dit, le gouvernement est favorable à cette résolution. Par conséquent, il faut dire aux personnes concernées qu’elles ne doivent pas s’inquiéter, qu’elles doivent être excitées, car la position du gouvernement est bonne.
Un autre problème est que le gouvernement devrait mettre en œuvre l’initiative. La résolution a un caractère consultatif, mais puisque le représentant du gouvernement a exprimé un avis positif, nous pouvons nous réjouir.
– Que donne cette formule en pratique ?
– Dans la pratique, l’Arménie comprend le fait que nous avions raison lorsque nous avons dit que l’Azerbaïdjan avait violé notre frontière et pénétré sur notre territoire. Dans ce document, il est clairement écrit que les troupes azerbaïdjanaises doivent quitter le territoire de la République d’Arménie. Deuxièmement, le monde dispose d’un mécanisme très puissant pour limiter l’agressivité de l’Azerbaïdjan. La France est l’un des pays les plus puissants du monde, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Il est clair que la résonance de cette résolution adoptée en France sera certainement là, c’est-à-dire qu’elle sera un acharnement dissuasif pour l’Azerbaïdjan. La question suivante est que si l’Azerbaïdjan ose lancer des opérations militaires majeures, ce qu’a fait l’Azerbaïdjan le 13 septembre, il y aura certainement des sanctions de la France. Parmi eux, il y aura des étapes concrètes, je n’exclus pas la reconnaissance du Haut-Karabakh.
– On peut dire que la France est le pays européen le plus pro-arménien, bien plus pro-arménien que toute l’Union européenne. Comment pouvons-nous avancer?
– Il est clair que la France s’est attelée à la tâche difficile de prendre le leadership pour soutenir les Arméniens. Mais je ne dirais pas qu’il n’y a pas d’autres pays dont la position est pro-arménienne. Les mêmes États-Unis, Canada, Grèce, Chypre ont une position pro-arménienne sur ces questions spécifiques.
– Mais ils sont plus prudents que la France.
– Et qui a dit qu’il fallait que tout le monde manifeste son soutien au niveau de la France ? Il y a différents pays, mais quand un pays puissant comme celui-ci nous soutient, cela ne passera pas inaperçu dans le monde.
– Et l’Arménie en fait-elle assez pour assurer un résultat plus pratique comme un pas en avant ?
– J’espère que cela se fera, mais le plus dangereux maintenant, c’est que nous manquions à nouveau aux promesses de la Russie. Je suis sûr que la Russie va maintenant prendre des mesures pour montrer qu’elles existent. Si nous nous trompons, ce sera une très grave erreur. Les pas de la France sortent nos problèmes de notre région, nous n’avons pas d’avenir dans notre région, 3+3 travaille ici : la Turquie, l’Iran, la Russie et 3 pays du Caucase du Sud. L’Iran et la Géorgie ne changeront pas la situation, et les autres sont contre nous. Par conséquent, si nous restons dans la région, nous sommes vaincus, et à l’extérieur d’ici, il y a la France et les États-Unis, et il y a une chance de protéger nos intérêts. Le principal danger est de ne pas serrer la main qui nous est tendue. Ce sera très difficile pour nous.
Author: Jean Eckian
Ancien journaliste reporter d’images, Jean Eckian devient Directeur Artistique des sociétés discographiques CBS et EMI Pathé-Marconi. Il a par ailleurs réalisé de nombreuses photos de pochettes de disques. Directeur de Production de films publicitaires (Europe 1, Citroën) et réalisateur de films institutionnels et de reportages (Les 90 ans du Fouquet’s, l’Intégration…), il écrit ensuite pour la presse de la Chanson et anime sur MFM les émissions "Les Histoires d’Amour de l’Histoire de France" et un éphéméride du siècle passé en chansons (Alors Raconte). Co-organisateur du disque "Pour toi Arménie" avec Charles Aznavour et Levon Sayan, Jean Eckian est aussi l’auteur du livre "Vous êtes nés le même jour que…" Il écrit aujourd‘hui pour la presse de la communauté arménienne de France et de l’étranger et a créé le Mémorial Mondial du Génocide des Arméniens sur internet.
