Le président irakien, Jalal Talabani, a demandé vendredi 22 septembre 2006 aux pays voisins du sien d’agir pour arrêter les infiltrations, à travers leurs frontières communes, de rebelles extrémistes et de partisans du régime déchu de Saddam Hussein.
« Nous espérons des parties arabes et régionales et des pays voisins qu’ils cessent toute activité favorable ou tout soutien aux forces du terrorisme (…) et aux rescapés de la bande fasciste dictatoriale », a-t-il dit dans un discours devant l’Assemblée générale de l’ONU.
Il a appelé ces pays à « prendre les mesures nécessaires pour fermer (leurs) frontières au nez des infiltrateurs ».
Il a réitéré l’engagement de l’Irak à garantir la sécurité de ses voisins, en faveur de la non-ingérence dans leurs affaires intérieures et à empêcher que l’Irak « serve de base à des activités contre eux ».
Mais il a également averti que « la patience du peuple (irakien) approchait de sa limite » devant la poursuite de l’effusion de sang et la destruction massive d’infrastructures et de mosquées en Irak.
Jeudi, les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, Egypte, Irak, Koweit, Syrie et Turquie, réunis en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, ont décidé de se réunir dans deux mois à Bagdad, si la situation le permet.
Le vice-ministre syrien des affaires étrangères, Fayssal Mekdad, a indiqué que les ministres avaient pris cette décision afin de « marquer leur solidarité avec le peuple irakien et leur soutien à l’unité des Irakiens ».
Selon un autre diplomate, qui parlait sous couvert de l’anonymat, les ministres ont condamné le terrorisme, y compris le ministre syrien, Walid Moallem, qui a réaffirmé que son pays faisait tout ce qu’il pouvait pour contrôler ses frontières et empêcher les passages en Irak de rebelles et d’armes.
M. Talabani a exclu l’établissement d’un calendrier de retrait d’Irak de la Coalition menée par les Etats-Unis, tant qu’elle n’a pas terminé sa tâche de mettre sur pied des forces irakiennes capables de faire cesser le terrorisme et d’assurer la sécurité.
L’ambassadeur américain à Bagdad, Zalmay Khalilzad, a appelé l’ONU à accroître ses activités en Irak et à « jouer un rôle positif » dans la remise sur pied de l’économie.
« L’Irak a vraiment besoin de l’aide non seulement de la Coalition mais aussi de ses voisins et de la communauté internationale dans son ensemble », a-t-il dit à la presse à l’ONU.
En juillet, l’ONU a lancé un plan de cinq ans d’aide à l’Irak visant à restaurer l’économie du pays et à la réinsérer dans l’économie mondiale.