La Plateforme sur la stabilité et la coopération au Caucase proposée par les autorités turques depuis l’éclatement du conflit russo-géorgien associerait la Turquie et la Russie aux trois républiques du Sud Caucase, oubliant ainsi une puissance régionale pourtant non négligeable, l’Iran. Les ministres des affaires étrangères de Turquie et d’Iran, qui se sont rencontrés le 24 septembre en marge de l’Assemblée générale de l’Onu, ont toutefois décidé de rester en contacts étroits pour suivre l’évolution de la situation dans la région du Caucase. Selon un porte-parole du ministère turc des affaires, le chef de la diplomatie arménienne Manoucher Motaki, s’est inquiété des tensions dans le Caucase et a demandé à son homologue turc Ali Babacan de lui rendre compte de la récente visite du président turc Abdullah Gül en Arménie. Les deux ministres ont également discuté du programme nucléaire controversé de l’Iran, M. Motaki indiquant que son pays attendait les résultats d’une réunion du Conseil de sécurité de l’Onu à ce sujet. M. Babacan avait aussi rencontré ses homologues d’Irak et de Serbie avec lesquels il a évoqué les relations bilatérales. M. Babacan a invité son homologue irakien Hoshyar Zerabi à se rendre en Turquie pour participer à la rencontre des ministres des affaires étrangères du Conseil de coopération stratégique Irak-Turquie. A cette occasion, le ministre turc a réaffirmé le soutien d’Ankara à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Irak. Avec son homologue serbe Vuc Jeremic, M. Babacan a souligné le rôle de la Serbie pour la stabilité dans les Balkans et réaffirmé le soutien de la Turquie à l’intégration serbe aux structures euro-atlantiques. IL a rappelé à cet égard qu’il souhaitait la venue d’un ambassadeur de Serbie à Ankara et qu’il ne fallait pas que la question du Kosovo soit un obstacle au développement des relations bilatérales. Tout en reconnaissant le rôle de la Turquie sur la scène internationale, le ministre serbe n’ pas donné d’engagement concernant les demandes de la Turquie. Le ministère serbe des affaires étrangères avait limité les relations diplomatiques avec les pays reconnaissant l’indépendance du Kosovo au début de l’année et avait rappelé son ambassadeur, Vladimir Curgus, en poste à Ankara, après que la Turquie eut reconnu le Kosovo.
