L’Iran réitère son opposition à tout axe extraterritorial chez son voisin arménien

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Alors que, sur fond de manifestations de l’opposition, les autorités d’Arménie s’apprêtent à approfondir les discussions tant avec l’Azerbaïdjan qu’avec la Turquie, l’Iran a rappelé son hostilité à un demande récurrente de Bakou depuis sa victoire sur les Arméniens dans la guerre du Karabagh de l’automne 2020 : l’aménagement au sud de l’Arménie d’un « corridor du Zanguezour » reliant l’Azerbaïdjan à son enclave du Nakhitchevan avait été posée par Bakou comme par Ankara comme une condition du dialogue avec l’Arménie, qui avait de son côté opposé un refus, en soulignant que l’Azerbaïdjan ne saurait exercer sa souveraineté sur quelque axe franchissant son territoire. Si depuis deux ans, l’Iran s’est employé à réchauffer ses relations, traditionnellement tendues avec l’Azerbaïdjan, il n’a jamais cessé de soutenir la position sur cette question de l’Arménie, son voisin et partenaire commercial avec lequel il partage une frontière que le projet azéro-turc mettrait en péril. Si l’Iran salue donc les efforts engagés par l’Arménie et l’Azerbaïdjan en vue de rouvrir les axes de transports conformément aux termes du cessez-le-feu du 9 novembre 2020 négocié par la Russie, il tient aussi à préciser que les axes ferroviaires et routiers prévus dans le cadre de cet accord entre le Nakhitchevan et le reste de l’Azerbaïdjan ne sauraient être aménagés au détriment de la souveraineté arménienne. A ce stade, le dialogue est dans l’impasse, sinon pour le volet ferroviaire, en tout cas pour le volet routier, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev n’ayant manifestement pas renoncé à ce corridor extraterritorial qui traverserait la province méridionale arménienne du Syounik en longeant la frontière avec l’Iran. De leur côté, les autorités arméniennes affirment que les biens et les personnes azéris ne sauraient être exemptés de formalités et de contrôles douaniers arméniens en empruntant un tel axe. Le président iranien Ebrahim Raisi a soutenu la position de Erevan sur cette question dans un entretien téléphonique en janvier avec le premier ministre arménien Nikol Pachinian, à qui il avait réitéré le soutien de Téhéran à la souveraineté de l’Arménie sur tous les axes traversant son territoire. L’ambassadeur de l’Iran en Arménie, Abbas Badakhshan Zohouri, aurait réitéré cette position lors d’une visite dans la province du Syounik dont il a rencontré le gouverneur, Robert Ghukasian, ainsi que d’autres responsables locaux à la fin de la semaine dernière. “Les déclarations faites concernant les corridors de transport sont inacceptables à nos yeux”, aurait déclaré l’ambassadeur iranien, cité par le service de presse de Ghukasian. M.Zohouri aurait ajouté : “Nous estimons que l’Arménie doit préserver son intégrité territoriale”. Certains responsables iranien avaient ouvertement accusé Aliyev l’automne dernier de chercher à priver l’Arménie de sa frontière commune avec l’Iran. Le ministre iranien des affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian avait de la même manière mis en garde contre tous “changements sur la carte de la région”. La République islamique d’Iran avait manifesté son intérêt pour le Syounik en décembre dernier, en décidant d’ouvrir un consulat iranien dans son chef lieu, Kapan, quelques semaines après l’installation par l’armée azérie le 12 septembre 2021 de check points sur le tronçon d’un axe routier arménien reliant cette localité à Goris où elle taxe depuis les routiers iraniens. Ce consulat a été au centre des discussions entre l’ambassadeur Zohouri et les responsables du Syouniks, selon le communiqué diffusé par l’administration de la province arménienne. Le communiqué précise que durant sa visite à Kapan, M. Zohouri, accompagné d’autres diplomates iraniens, ont étudié les “emplacements possibles pour le consulat”. Les responsables du Syounik auraient fait savoir aux diplomates iraniens qu’ils étaient “prêts à faire leur possible” pour contribuer à renforcer les relations arméno-iraniennes. Le maire de Kapan, Gevorg Parsian, a annoncé à ce propos que le persan serait enseigné dans les écoles de la région dès la rentrée prochaine. Le nouvel ambassadeur d’Arménie à Téhéran, Arsen Avagian, a de son côté informé le président Raisi la semaine dernière de la volonté de Erevan de promouvoir les relations bilatérales au “niveau de relations stratégiques”.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

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