Le ministre portugais des Affaires étrangères Diogo Freitas do Amaral a condamné mercredi 15 février les propos de l’ambassadeur d’Iran à Lisbonne qui a mis en doute le nombre de victimes de l’Holocauste dans un entretien à une radio mardi.
«Les affirmations faites à la presse par l’ambassadeur d’Iran à Lisbonne sur l’Holocauste reflètent une position que le gouvernement portugais rejette entièrement», écrit le chef de la diplomatie portugaise dans un communiqué.
«Ces propos sont une offense grave à la conscience collective de l’humanité et en particulier à l’égard de la communauté juive», poursuit le ministre qui a convoqué mercredi M. Taheri pour lui faire part de cette position.
L’ambassadeur d’Iran au Portugal, Mohammed Taheri, a remis en cause le nombre de victimes de l’Holocauste dans un entretien accordé à la radio publique Antena 1. Les historiens estiment à six millions le nombre de Juifs tués sous le nazisme.
«Pour incinérer six millions de personnes, il faudrait une quinzaine d’années», a déclaré le diplomate après avoir indiqué qu’il s’était rendu dans le camp d’extermination nazi d’Auschwitz quand il était en poste en Pologne et que d’après ce qu’il a vu cela lui paraissait impossible.
Il a défendu par ailleurs l’intention du président iranien Mahmoud Ahmadinejad d’organiser une conférence sur l’existence de l’Holocauste rassemblant plusieurs historiens chargés d’analyser et de s’exprimer sur «la dimension de cette réalité et donner leur avis sur le nombre de victimes».
«Ou bien la liberté s’arrête-t-elle finalement quand on parle de l’Holocauste?», s’était-il interrogé.
Le chef de la diplomatie portugaise précise en outre dans le communiqué qu’il a indiqué à M. Taheri que l’exécutif portugais condamnait les «déclarations récentes de hauts responsables iraniens remettant en cause la dimension de l’Holocauste, l’un des plus grands drames de l’histoire».