L’Italie soutient « avec conviction » l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne et « encourage » Ankara à poursuivre « le chemin des réformes », a déclaré mardi 10 octobre 2006 le ministre des Affaires étrangères Massimo D’Alema, cité par l’agence Ansa.
« Le gouvernement italien soutient avec conviction la perspective européenne de la Turquie », a dit M. D’Alema à la presse à l’occasion d’une réunion sur la Turquie organisée au ministère des Affaires étrangères.
« Nous sommes persuadés que l’adhésion de la Turquie, que nous considérons comme essentielle, apportera une valeur ajoutée. Nous ne nous reconnaissons pas dans la vision d’une Europe fermée sur des bases ethniques ou religieuses », a ajouté le chef de la diplomatie italienne.
Le nouveau gouvernement de gauche de Romano Prodi poursuit la politique de soutien à l’entrée de la Turquie dans l’UE, adoptée par son prédécesseur Silvio Berlusconi.
« Cela ne signifie pas sous-évaluer ou renier notre propre identité ou nos propres racines culturelles et religieuses. Le pluralisme religieux et la dimension multiple de l’Europe sont des évidences », a poursuivi M. D’Alema qui voit dans « la laïcité de l’Etat et des institutions politiques » un rempart aux dérives religieuses.
« Il faut encourager la Turquie à poursuivre avec courage sur le chemin des réformes, particulièrement en ce qui concerne la pleine liberté d’expression et le respect des minorités », a-t-il souligné.
Ce soutien à Ankara est intervenu à un mois et demi du voyage du pape Benoît XVI en Turquie.
Le souverain pontife s’était prononcé à l’époque où il était encore le cardinal Ratzinger contre l’adhésion de la Turquie à l’UE.
Le chef de la diplomatie italienne a cependant évoqué un « problème sérieux » dans la perspective d’une adhésion, celui de la non-reconnaissance par la Turquie de Chypre mais, a-t-il estimé, « nous pouvons travailler à la recherche d’un compromis raisonnable ».