L’observateur arménien des droits de l’homme dénonce le traitement inhumain infligé aux prisonniers arméniens par l’Azerbaïdjan

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Les prisonniers de guerre, mais aussi civils arméniens, capturés par l’Azerbaïdjan après la guerre de l’automne 2020 ont été soumis à des tortures physiques et psychologiques, et ce sous le contrôle de différentes instances de l’Etat azéri, a indiqué l’observateur des droits de l’homme d’Arménie, l’ombudsman Arman Tatoyan, lors d’une conférence de presse au cours de laquelle il a présenté un rapport alarmant préparé par des avocats et des défenseurs des droits de l’homme concernant la responsabilité du gouvernement azéri dans les violations massives des droits de l’homme, le mépris des malades, les tortures et autres traitements inhumains infligés aux prisonniers arméniens détenus dans les geôles azéries. L’Ombudsman Tatoyan a affirmé que les soldats azéris torturent les prisonniers de guerre arméniens sur la base de discriminations ethniques, autrement dit pour le seul motif qu’ils sont arméniens. “Il est certain que les traitements les plus cruels sont infligés juste après la capture, tout particulièrement ceux infligés par les agents des forces spéciales. Par exemple, on rapporte des cas où ils jetaient la nourriture au sol et forçaient les captifs à la manger. On rapporte aussi le cas d’un prisonnier auquel ils n’ont donné que 10 secondes pour finir sa gamelle, avant de la jeter à la poubelle. Il est souvent arrivé aussi qu’ils appuient avec le doigt sur les blessures, jusqu’à ce que les prisonniers les supplient de les soigner, ou, pour d’autres, d’être nourris. Les tortionnaires aspergeaient aussi d’eau froide les prisonniers de guerre entièrement nus, de préférence par temps froid, et laissaient les fenêtres grandes ouvertes”, rapporte A. Tatoyan, en précisant que les soldats qui avaient été libérés et rappatriés en Arménie lui avaient confié que lorsqu’ils attendaient la visite de représentants de la Croix rouge internationale, les soldats azéris ne manquaient pas de modifier leur comportement, en se montrant un peu plus humains. Les soldats azéris se montraient plus particulièrement cruels envers les prisonniers de guerre arméniens lorsqu’ils cherchaient à leur extorquer quelque information, y compris d’ordre personnel. Les prisonniers de guerre arméniens étaient ainsi contraints de faire des déclarations anti-arméniennes et pro-azéries. A.Tatoyan a ainsi fait savoir qu’il y avait de nombreux cas avérés de prisonniers arméniens poussés à faire de telles fausses déclarations. Il cite l’exemple de « l’un de ces soldats qui avait dû ‘avouer ‘ qu’il tué 50 Azerbaïdjanais lors d’un mariage à Zangelan”. On s’en doute, les vétérans de la première guerre du Haut-Karabagh et de la « guerre des 4 jours » d’avril 2016 ont eu droit à un traitrement particulièrement cruel. “On déplore aussi les cas de personnes torturées en public, notamment dans des hôpitaux », poursuit A. Tatoyan, en ajoutant qu’il arrive souvent que « les personnes présentes, y compris des patients, crachent sur les prisonniers arméniens, et cela parfois en présence des agents des services spéciaux d’Azerbaïdjan”. A.Tatoyan précise que dans ce contexte, même les médecins azéris ont commis des actes de violence sur les prisonniers de guerre arméniens. La liste des exactions azéries sur les prisonniers arméniens est trop longue, et l’ombudsman arménien n’a pu les mentionner toutes, mais il a aussi tenu à citer le cas d’un prisonnier de guerre arménien qui a dû se dénuder entièrement devant des sodats azéris qui ont versé de l‘eau bouillante ou du thé sur son corps, avant de le rouer de coups. Après un tel traitement, le prisonnier arménien a été dans l’incapacité de marcher pendant 21 jours. Outre ces tortures physiques et psychologiques, les autorités azéries se sont rendues coupables de violation des droits religieux des prisonniers arméniens, auxquels leurs gardiens ont arraché systématiquement leurs croix, comme pour les contraindre à l’apostasie, souligne A. Tatoyan. Juriste spécialisée dans la défense des droits de l’homme, l’ avocate arménienne Siranush Sahakyan a ajouté de son côté que trois instances étatiques du gouvernement azéri jouaient un rôle de premier plan dans ce mécanisme de tortures des prisonniers arméniens : la police militaire azerbaïdjanaise, le Centre de détention des enquêtes en cours et les prisons sous la juridiction du ministère de la justice, même si, a-t-elle précisé, des séances de passages à tabac punitifs ont été aussi organisées dans les prisons du Service de sécurité nationale d’Azerbaïdjan. Mais la responsabilité de ces tortures et autres mauvais traitements en violation de la Convention de Génève sur les prisonniers de guerre incombe en tout premier lieu au président azéri Ilham Aliev, qui dirige son pays d’une poigne de fer.

La rédaction
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