Courrier des lecteurs du Quotidien La Croix
Arménie
Je ne partage absolument pas la qualification d’« inutile » employée par Dominique Quinio au sujet de la loi punissant le négationnisme à l’encontre du génocide arménien
(La Croix du 13 octobre). Merci aux députés qui l’ont votée et qui ont suivi la voix de leur conscience. Chaque fois qu’un homme reconnaît avoir fait le mal, il fait quelque chose d’utile pour lui-même et pour toute l’humanité. Si une loi peut contribuer à désigner les crimes contre l’humanité, alors elle est profondément utile, d’autant que l’histoire du XXe siècle nous a hélas montré que d’autres génocides ont été commis depuis 1915.
Salim Dermarkar
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La loi Gayssot et celle du 12 octobre 2006 aident à la mise en place d’un cadre de déontologie pour le bien vivre ensemble dans notre pays.
La loi, votée ce 12 octobre 2006, peut encourager les intellectuels turcs à poursuivre leur travail de mémoire et faire prendre conscience au peuple turc qu’il a une dette immense envers le peuple arménien, dette qu’il doit payer, s’il veut entrer dans l’Union européenne, par la reconnaissance du génocide, commencé, en vérité, en 1895-1896 (300 000 morts) et qui se poursuivit à partir de 1915 (1 500 000 morts). Ne serait-il pas magnanime de la part de l’état turc, en reconnaissant le génocide, de rendre à l’Arménie son patrimoine géographique, le mont Ararat et son patrimoine culturel la ville d’Ani par exemple ? Sinon la Turquie sera toujours hantée par les innombrables victimes arméniennes sans sépulture, qui devenues poussière jalonnent son sol et sera toujours poursuivie par la vérité des faits, qui, en histoire, est têtue.
Non, les députés français qui ont voté cette loi le 12 octobre ne sont pas irresponsables. Ils n’ont surtout pas vendu leur âme pour quelques contrats que la Turquie leur faisait miroiter. (…) Je souhaiterais que le journal La Croix fasse preuve de plus de courage, de pugnacité dans ce combat pour la vérité quoi qu’il en coûte et pour la défense de la mémoire des victimes dont les descendants nous sont si proches.
Jean-Claude Parcot (Rhône)