L’Assemblée nationale a continué à débattre en deuxième lecture les amendements aux lois sur « la taxe d’Etat » et sur
« la radio et la télévision ». Le Gouvernement, en l’occurrence le Ministère de la Justice, a tenu compte de la proposition
des parlementaires de baisser le montant de la taxe (70 000 drams) qui sera appliquée pour chaque transmission
d’émissions d’un média étranger sur les fréquences de radio et télévision publiques jusqu’à 60 000 drams. Un changement
cosmétique qui ne change rien de fondamental à la loi. Aravot et Haykakan Jamanak rendent compte de la proposition
du membre du parti « Arménie prospère », Vahé Hovhannissian de reporter l’entrée en vigueur des deux lois jusqu’à la
mi-2008, une fois les élections présidentielles terminées, afin de mettre un terme aux spéculations selon lesquelles les
deux amendements [qui rendront possible la fermeture de RL] sont adoptés à la veille des échéances présidentielles. Il a
par ailleurs proposé de donner à RL la possibilité d’émettre sur les fréquences de radios privées en échange d’une taxe de
60 000 drams pour chaque émission. Selon les calculs d’Azg, si RL émet sur les ondes d’une radio privée, le montant des
taxes qu’elle sera obligée de payer annuellement s’élèverait à 700 000 à 800 000 $, voire 1MUSD. S’il le souhaite, le
Congrès américain qui finance ce média pourra trouver cette somme, par exemple en réduisant, l’année prochaine, le
montant de l’aide financière à octroyer à l’Arménie. Aravot écrit cependant, citant des sources proches de la Présidence,
que l’on aurait mis en garde les radios privées, depuis la Présidence, de ne pas trop « s’enthousiasmer » de l’idée que RL
pourrait émettre sur leurs ondes, car il leur sera interdit de signer tout contrat avec ce média… Le vote en deuxième
lecture est prévu aujourd’hui. Azg observe que même les députés de la coalition regrettaient dans leurs conversations
privées l’éventuelle fermeture de RL, même s’ils s’apprêtaient à donner le feu vert à cette fermeture.
Hayots Achkhar, Azg, Haykakan Jamanak et Aravot consacrent leur « une » à la manifestation de plusieurs ONG devant
l’Assemblée nationale en signe de protestation contre ces projets de loi. Les manifestants qui s’étaient bâillonnés la
bouche pour dénoncer les pressions sur la liberté d’expression, ont collé sur les grilles de l’AN les noms de tous les 79
députés qui avaient voté en première lecture, vendredi dernier, en faveur des amendements controversés.
Alors que l’AN débattait en deuxième lecture les amendements et que les ONG protestaient devant les locaux de l’AN,
deux autres événements importants, se tenaient dans la capitale, écrit 168 Jam. Le Tribunal de première instance a pris la
décision de prolonger d’encore deux mois la détention d’Alexandre Arzoumanian, ancien Ministre des AE accusé de
blanchiment d’argent. Deuxième événement : après 6 mois de détention, le procès de Jirayr Sefilian, dirigeant de
l’Organisation nationaliste « Défense des territoires libérés » s’est ouvert au Tribunal de première instance. Celui-ci et un
autre membre de cette organisation, Vardan Malkhasian, sont accusés de tentative de coup d’Etat et de port d’arme illégal.
Ces deux personnalités sont considérées par l’opposition comme des prisonniers politiques.
Service de presse de l’Ambassade de France en Arménie