Le projet d’oléoduc Bourgas-Alexandroupolis (Bulgarie-Grèce), évoqué lundi 4 septembre 2006 à Athènes par le président russe Vladimir Poutine, s’inscrit dans un vaste jeu géopolitique entre Russes et Américains pour le contrôle des routes du pétrole de la mer Caspienne.
Avec ce projet, la Russie veut conserver le contrôle de l’acheminement d’une partie du brut de la Caspienne (Kazakhstan, Azerbaïdjan), alors que le nouvel oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC), soutenu par Washington et qui contourne le territoire russe, vient d’être inauguré en juillet.
Les Chinois, avides d’hydrocarbures pour faire face à leur croissance effrénée, rivalisent aussi avec les Occidentaux pour l’accès aux ressources pétrolières et gazières de la région.
Voici les principaux oléoducs ou projets d’oléoducs depuis les vastes réserves en hydrocarbures de l’ex-URSS (Russie, Azerbaïdjan et Asie centrale) vers l’Europe et l’Asie :
– OLEODUC BOURGAS-ALEXANDROUPOLIS
Cet oléoduc, long de 280 km, doit relier le port de Bourgas, sur la mer Noire, à celui d’Alexandroupolis, sur la mer Egée, afin d’acheminer le pétrole de la Caspienne vers l’Europe de l’Ouest en contournant les détroits turcs saturés.
D’un coût total estimé à 900 millions d’euros, l’ouvrage pourra transporter jusqu’à 35 millions de tonnes de pétrole par an.
La compagnie américaine Chevron, le groupe russo-britannique TNK-BP, les compagnies russes Rosneft et Sibneft, les bulgares Bulgargaz et Terminal Universel Bourgas, ainsi que les grecques Hellenic Petroleum, Promitheas Gas et Petrola devraient figurer les parmi les partenaires du projet.
– OLEODUC BAKOU-TBILISSI-CEYHAN (BTC)
Il relie l’Azerbaïdjan au grand terminal turc de Ceyhan, sur la Méditerranée, en passant par la capitale de la Géorgie. Le Kazakhstan a aussi décidé de raccorder son réseau au BTC.
Le BTC, qui s’étend sur 1.774 km, est conçu pour transporter 50 millions de tonnes de pétrole par an ce qui devra représenter 6% à 7% du pétrole mondial.
BP est l’opérateur de ce chantier de 4 milliards de dollars, dans lequel il détient la part la plus importante (30%), devant la compagnie azerbaïdjanaise Socar (25%), l’américain Unocal (8,9%), le norvégien Statoil (8,7%), le turc TPAO (6,5%), l’italien Eni (5%) et le français Total (5%).
– OLEODUC DE LA CASPIENNE CTC
Créé en 2001, l’oléoduc CTC relie le gisement de Tenguiz, au Kazakhstan, au port russe de Novorossiïsk, sur la mer Noire. Il est contrôlé par un consortium comprenant plusieurs sociétés américaines.
– OLEODUC SIBERIE-PACIFIQUE
Le projet d’oléoduc, qui doit permettre de transporter le pétrole sibérien tant vers la Chine que vers le Japon et les pays d’Asie du Sud-Est, s’étirera sur quelque 4.000 km.