L’ombudsman du Karabagh décline l’offre russe d’une aide au retour des Arméniens du Karabagh

Se Propager
arton112793

Alors que la Russie a fait savoir qu’elle était en négociations avec l’Azerbaïdjan en vue d’un retour au Karabagh de ses habitants arméniens qui avaient dû se réfugier en masse en Arménie sous la menace de l’armée de Bakou fin septembre 2023, l’ombudsman – en exil en Arménie – du Karabagh, Gegham Stepanian, a indiqué jeudi 15 février qu’il déclinait l’offre russe d’une aide au retour au Karabagh des réfugiés arméniens. Il a souligné qu’ils n’y retourneraient pas, quand bien même Moscou leur proposerait des garanties de sécurité supplémentaires, en laissant entendre que cette offre venait trop tard, les Arméniens ayant attendu des soldats russes de la paix stationnés depuis fin 2020 dans le Karabagh qu’ils les protègent et leur permettent de rester dans leurs foyers, comme les y engageait le mandat qu’ils s’étaient vus confier selon les termes de l’accord de cessez-le-feu du 9 novembre 2020 qui avait mis fin à 44 jours de guerre entre Arméniens et Azéris au Karabagh. “Je pense que des garanties internationales sont davantage nécessaires ”, a indiqué l’observateur des droits de l’homme de l’Artsakh lors d’une conférence de presse à Erevan en ajoutant : “Le sombre bilan du contingent russe de soldats de la paix déployé dans l’Artsakh après 2020 montre que cette garantie n’est pas suffisante pour assurer la sécurité dans l’Artsakh ”. L’Arménie a dénoncé à plus d’une reprise le comportement des soldats de la paix russes, qui n’auraient pas pu ou voulu empêcher ou stopper l’attaque de l’armée azérie des 19 et 20 septembre qui provoqua l’exode des Arméniens du Karabagh sur lequel Bakou pouvait ainsi restaurer son plein contrôle. Des accusations rejetées avec véhémence par la partie russe, à commencer par le président Vladimir Poutine, qui rejettent le blâme sur l’Arménie qui, en reconnaissant officiellement la souveraineté de Bakou sur le Karabagh en mai 2023, aurait réduit à l’impuissance les soldats de la paix russes dont le mandat s’en serait trouvé modifié, le Karabagh relevant désormais de la seule compétence de l’Azerbaïdjan. Les Arméniens du Karabagh, s’ils ont longtemps cherché leur salut dans le soutien de la Russie et ont multiplié leurs preuves de loyauté à l’égard de Moscou, s’estiment eux aussi trahis et ne cachent pas leur profonde déception. La porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Maria Zakharova, avait fait savoir mercredi que Moscou discutait actuellement avec Bakou des modalités d’un possible retour en toute sécurité des quelque 100 000 réfugiés arméniens du Karabagh. En début de semaine, le vice-ministre russe des affaires étrangères Mikhail Galuzine avait de même appelé à la “création de conditions” pour leur rapatriement. Galuzine avait aussi affirmé que les Arméniens du Karabagh auraient quitté leur terre volontairement, une affirmation condamnée avec fermeté par Stepanian. “Le contingent russe de forces de paix aurait dû être le premier à témoigner que cette population vivait sous une menace réelle d’annihilation physique ”, a indiqué l’ombudsman exilé en Arménie avec les autres responsables du Karabagh, du moins ceux que les soldats de Bakou n’ont pas arrêtés et jetés en prison. A ce jour, Moscou n’a pas jugé utile de contacter un seul de ces anciens responsables de l’Artsakh pour discuter avec eux de la question d’un retour. De même, les Russes n’ont pas empêché les services de sécurité azéris d’arrêter durant l’exode huit anciens responsables politiques et militaires du Karabagh qui avaient pourtant donné des gages de leur loyauté envers Moscou, à commencer par le milliardaire russe d’origine arménienne Ruben Vardanian, qui avait renoncé à sa citoyenneté russe pour devenir premier ministre d’un Karabagh qui sera quelques jours après sa nomination, en proie à un blocus azéri drastique à partir du 12 décembre 2023. Vardanian n’occupera ce poste que quatre mois, et devra le quitter sous la pression des autorités d’Azerbaïdjan mais aussi d’Arménie, qui le tenaient pour un agent de Moscou et un obstacle à la levée du blocus, que Bakou maintiendra néanmoins en le durcissant jusqu’à l’assaut final en septembre. Les quelque 2 000 soldats de la paix russes sont toujours stationnés au Karabagh en dépit du fait qu’il n’y reste plus que quelques dizaines d’Arméniens à protéger. Un haut diplomate russe avait déclaré en octobre que leur mission “sera aussi nécessaire dans le futur ” et on annonçait le 12 février que des discussions étaient en cours entre Russes et Azéris sur le sort de ce contingent russe, dont la mission se limite aujourd’hui à patrouiller avec les soldats azéris dans un Karabagh fantomatique, et à veiller dans le mesure du possible sur le patrimoine dans la région.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

La rédaction vous conseille

A lire aussi

Sous la Présidence d’Honneur de M. Nicolas DARAGON, Maire de Valence, Président de l’Agglomération, Vice-Président de La Région, L’UGAB Valence-Agglomération

Le ministère des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan a de nouveau accusé l’Arménie de ne pas avoir fourni de cartes des

Lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale de la semaine prochaine, l’opposition parlementaire, les factions « Hayastan » (Arménie)»

a découvrir

Se connecter

S’inscrire

Réinitialiser le mot de passe

Veuillez saisir votre identifiant ou votre adresse e-mail. Un lien permettant de créer un nouveau mot de passe vous sera envoyé par e-mail.

Retour en haut