EREVAN – Des manifestants de l’opposition ont occupé dimanche une petite place du centre-ville d’Erevan au début de ce que leurs dirigeants ont décrit comme une campagne de « désobéissance civile » visant à renverser le Premier ministre Nikol Pachinian.
Les alliances d’opposition Hayastan et Pativ Unem ont planté des tentes sur la place de la France, à l’intersection de quatre avenues clés, alors qu’elles y rassemblaient leurs partisans après des jours de manifestations à petite échelle. Ils ont déclaré qu’ils bloqueraient les rues du centre-ville et d’autres parties de la capitale arménienne lundi pour intensifier la pression sur le gouvernement arménien.
Certains participants du rassemblement ont défilé en petits groupes de quatre directions différentes de l’Arménie : Tigranashen, Ijevan, Sardarapat et Aparan pour rejoindre les groupes menant des actions dans la capitale.
« Nous ne quitterons pas cet endroit tant que nous n’aurons pas remporté la victoire », a déclaré Anna Grigoryan, une députée affiliée à Hayastan.
« Ces autorités n’ont aucun mandat pour conduire le pays vers de nouvelles concessions », a déclaré Ishkhan Saghatelyan, un dirigeant du Hayastan, aux manifestants avant d’annoncer les « actions de désobéissance à grande échelle ».
L’opposition a installé le camp de protestation dans un contexte de sécurité accrue, avec des dizaines de policiers anti-émeute déployés à proximité. Ils n’ont pas tenté de disperser les manifestants.
Plus tôt dimanche, le bureau du procureur général arménien a mis en garde l’opposition contre « provoquer des troubles de masse ».
Dans un communiqué séparé, le Service de sécurité nationale (NSS) a affirmé qu’il existe un « danger réel » de telles violences. Il a déclaré qu’il n’hésiterait pas à contrer « tout type d’action déstabilisant la stabilité interne de l’Arménie ».
Les représentants du parti au pouvoir, le Contrat civil, ont dénoncé les efforts de l’opposition visant à renverser le gouvernement arménien par des manifestations de rue et ont déclaré qu’ils se solderaient par un échec.
En conséquence, ils ont exclu la démission du Premier ministre Nikol Pachinian réclamée par les deux blocs d’opposition au Parlement.
Artur Hovannisyan, député du Contrat civil, a accusé l’opposition d’exploiter la question du Karabakh à des fins politiques.
« Ce récit se termine après 2018 », a déclaré Hovannisyan au service arménien de RFE/RL. « Ils essaient maintenant de le faire revivre parce qu’ils n’ont aucune source légitime d’accès au pouvoir – à savoir le soutien du peuple – parce que nous pouvons voir que leurs actions ne s’accompagnent pas d’un soutien fort des citoyens. »
Hrachya Hakobyan, un autre législateur pro-gouvernemental et beau-frère de Pashinyan, a également déclaré que les forces de l’opposition ne parviendraient pas à renverser le gouvernement actuel.
« Le gars [moyen] assis à la maison et suivant ses actions n’entend que des messages négatifs et ne participera pas à ces actions », a-t-il déclaré.
Les deux législateurs ont rejeté tout parallèle entre la campagne d’opposition en cours et les manifestations de masse de 2018 qui ont porté Pashinyan au pouvoir.
Author: Jean Eckian
Ancien journaliste reporter d’images, Jean Eckian devient Directeur Artistique des sociétés discographiques CBS et EMI Pathé-Marconi. Il a par ailleurs réalisé de nombreuses photos de pochettes de disques. Directeur de Production de films publicitaires (Europe 1, Citroën) et réalisateur de films institutionnels et de reportages (Les 90 ans du Fouquet’s, l’Intégration…), il écrit ensuite pour la presse de la Chanson et anime sur MFM les émissions "Les Histoires d’Amour de l’Histoire de France" et un éphéméride du siècle passé en chansons (Alors Raconte). Co-organisateur du disque "Pour toi Arménie" avec Charles Aznavour et Levon Sayan, Jean Eckian est aussi l’auteur du livre "Vous êtes nés le même jour que…" Il écrit aujourd‘hui pour la presse de la communauté arménienne de France et de l’étranger et a créé le Mémorial Mondial du Génocide des Arméniens sur internet.
