La réélection de Mikhaïl Saakachvili aux élections présidentielles anticipées du 5 janvier en Géorgie a été contestée par son principal adversaire, Badri Patarkatsichvili, qui a jugé le scrutin non conforme aux normes démocratiques. Le rival malheureux du président sortant, qui avait appelé l’opposition à manifester dans les rues de Tbilissi le 6 janvier, a dénoncé les nombreuses fraudes et irrégularités qui auraient entaché le scrutin. Lors d’un point de presse le jour même des élections, l’un des responsables de sa campagne électorale, Levan Chkheidze, a notamment déploré que les représentants de sa formation politique n’aient pas été autorisés à pénétrer dans certains bureaux de vote, où des mineurs auraient été vus en train de remplir des bulletins de vote. L’opposition géorgienne signale par ailleurs que dans la région d’Akhalkalaki, seuls des bulletins de vote rédigés en langue arménienne auraient été mis à la disposition des électeurs. Une mesure qui viserait moins à flatter l’identité nationale des Arméniens, majoritaires dans cette région du sud de la Géorgie et limitrophe de l’Arménie qu’à rendre les bulletins de vote incompréhensibles pour les électeurs non arméniens. Pour preuve, selon l’opposition géorgienne, la police aurait exercé des pressions et intimidations sur les électeurs pour les contraindre à voter en faveur de M. Saakachvili, et certaines stations de vote, dans la région du Djavakhk comme ailleurs en Géorgie, auraient ouvert leurs portes bien après l’heure prévue. Les responsables de campagne de B. Patarkatsichvili appuient leurs accusations sur des photographies et vidéo, autant de preuves de violations de la législation électorale qu’ils s’engagent à remettre aux observateurs internationaux qui ont supervisé le déroulement du scrutin. Les observateurs de l’OSCE et d’autres organisations internationales s’étaient pour leur part félicités du déroulement du scrutin, jugé généralement démocratique. La Russie, dont les relations avec le président géorgien sont pour le moins tendues, a pour sa part mis en doute le caractère démocratique de ces élections.
