Mardi, les dirigeants de l’opposition ont rejeté les critiques sévères du Premier ministre Nikol Pachinian à l’encontre du gouvernement arménien et des forces de l’ordre, qualifiant cela comme une tentative de masquer ses politiques ratées.
S’exprimant lors d’une réunion du cabinet à Erevan la semaine dernière, un Pachinian furieux a accusé m «le système de gouvernance de l’Etat» qui sabote la lutte contre la corruption, les politiques économiques et les réformes qu’il a initiées.
« L’ensemble du système étatique résiste à la révolution et je vais briser cette résistance », a-t-il déclaré. Il n’a pas nommé d’organes ou de fonctionnaires d’État précisément.
« Le problème n’est pas la résistance mais la manière dont une réforme ou une idée particulière est communiquée », a répliqué Mane Tandilian, chef du parti d’opposition LHK. «Et si le gouvernement ne réussit pas à le faire, alors le problème est avec le gouvernement.»
« Oui, il y a eu des gens [au gouvernement] avec des mentalités différentes », a-t-elle concédé. «Mais au bout du compte, c’est le gouvernement et le Premier ministre qui prennent les décisions et donnent des conseils. S’il n’a pas réussi à résoudre ce problème, c’est le gouvernement qui est incompétent. »
Tandilian a déclaré qu’elle avait rencontré une résistance aux réformes de la part de certains fonctionnaires de niveau intermédiaire lorsqu’elle a occupé le poste de ministre du Travail en mai-novembre 2018 dans le premier gouvernement de Pachinian formé à la suite de la « Révolution de velours » de l’année dernière.
Artsvik Minasian, membre de haut rang de la Fédération révolutionnaire arménienne (Dashnaktsutyun), qui a été ministre de l’économie de mai à octobre 2018, a affirmé que la diatribe de Pachinian équivalait à une «autocritique».
«Il y avait et il y a de très bons spécialistes dans ce système. Il ne devrait pas offenser ces gens », a réagit Minasian, accusant le Premier ministre de chercher à se débarrasser de professionnels expérimentés.
Selon Minasian, les remarques de Pachinian signifient que ses changements structurels et ses nominations de haut niveau au gouvernement ont été un échec. «Afin de rectifier ces erreurs, le Premier ministre doit prendre les bonnes mesures, plutôt que de recourir à des purges de personnel », a proposé le politicien de l’opposition.
Hayk Gevorgian, un haut fonctionnaire de l’alliance arménienne Mon pas au pouvoir, a défendu le Premier ministre. Il a également plaidé pour de telles purges dans les échelons moyens et inférieurs de la bureaucratie d’État, affirmant qu’ils sont désormais la principale source de corruption du gouvernement dans le pays.
« Le système actuel de gouvernance de l’État ne répond pas à nos exigences », a lâché Gevorgian au service arménien de RFE / RL.
