L’Organisation pour la sécurité et le coopération en Europe (OSCE) « ne reconnaîtra » pas le référendum sur l’indépendance de la Transdniestrie (Moldavie), a déclaré lundi 18 septembre 2006 le président de l’OSCE, le chef de la diplomatie belge, Karel De Gucht.
Plus tôt dans la journée, la Commission européenne avait déjà indiqué que l’UE ne reconnaîtrait « en aucune façon » le référendum qui s’est déroulé ce week-end en Transdniestrie, région séparatiste pro-russe de Moldavie (ex-URSS), qui a voté à 97,1% pour son rattachement à la Russie.
« Nous avons indiqué dès le début que nous ne soutenions pas un référendum unilatéral qui met en cause l’intégrité territoriale de la Moldavie », a déclaré dans un communiqué lundi soir le ministre belge des Affaires étrangère.
« Un référendum portant sur le futur statut de la Transdniestrie serait une option possible, mais ce référendum ne pourrait avoir lieu qu’une fois qu’une solution politique aura été trouvée à la table des négociations, et seulement à condition que les circonstances requises pour l’organisation d’un scrutin libre et équitable soient réunies », a-t-il ajouté.
« Le caractère orienté » de questions du référendum, ainsi que « l’absence des exigences fondamentales en vue de la tenue d’élections libres et équitables, telles que la liberté des médias, la liberté de réunion et le pluralisme politique dans la région ont prédéterminé les résultats d’un tel scrutin », a estimé M. De Gucht.
« Je suis profondément préoccupé par le fait que ce référendum risque de compliquer encore davantage la situation qui règne dans la région. J’appelle donc les autorités de la Transdniestrie à abandonner cette idée d’organiser des référendums et à réintégrer le processus de négociation », a-t-il ajouté.
La victoire du « oui » ne faisait guère de doute dans ce territoire de 550.O00 habitants majoritairement russophone où la propagande du président Igor Smirnov, aux pratiques très soviétiques, est omniprésente.
Ce référendum, tout comme la « république » de Transdniestrie, auto-proclamée indépendante en 1990 sur la rive est du fleuve Dniestr, n’est pas reconnu par la communauté internationale et n’a donc aucune valeur juridique.
Reste à savoir comment Moscou, qui ne reconnaît pas non plus officiellement la Transdniestrie mais la soutient politiquement et financièrement depuis 16 ans, va réagir.