L’Union européenne espère l’ouverture d’un dialogue direct entre l’Azerbaïdjan et les dirigeants du Haut-Karabakh, tout en pressant Bakou de mettre fin à son blocus du corridor de Latchine, a déclaré mercredi un haut fonctionnaire de l’UE.
« Le président [du Conseil de l’UE] Charles Michel demande que la réunion de dialogue entre Bakou et Stepanakert ait lieu dès que possible », a déclaré le fonctionnaire au service arménien de RFE/RL.
Des sources à Stepanakert ont déclaré le mois dernier que des fonctionnaires azerbaïdjanais et des représentants du Karabakh devaient se rencontrer à Sofia, capitale de la Bulgarie, au début du mois de juillet. Selon ces sources, la réunion n’a pas eu lieu parce que les parties ne se sont pas mises d’accord sur l’ordre du jour.
Un autre fonctionnaire du Karabakh a affirmé par la suite que les pourparlers sous médiation occidentale avaient été reprogrammés pour le 1er août, puis annulés par la partie azerbaïdjanaise. Bakou souhaite que ces négociations se tiennent dans une ville azerbaïdjanaise, a-t-il déclaré, ajoutant que cela était inacceptable pour Stepanakert.
Le fonctionnaire européen, qui n’a pas souhaité être identifié, a déclaré qu’il n’était toujours pas clair quand et où les deux parties pourraient entamer le dialogue fortement soutenu par l’Arménie.
Cette impasse complique encore la levée du blocus azerbaïdjanais, qui a entraîné une grave crise humanitaire au Karabakh. L’UE a demandé à plusieurs reprises à Bakou de débloquer l’unique route reliant le Karabakh à l’Arménie. « Le président Michel a insisté auprès de la partie azerbaïdjanaise sur la nécessité urgente de débloquer la route de Latchine, conformément à la décision de la Cour internationale de justice et afin d’éviter une nouvelle escalade », a déclaré le fonctionnaire à cet égard. « Il a également noté la volonté de l’Azerbaïdjan de fournir une assistance humanitaire via d’autres routes, y compris Aghdam.
L’équipe de M. Michel ainsi que l’envoyé spécial de l’UE dans le Caucase du Sud, Toivo Klaar, ont discuté avec les dirigeants de Bakou, d’Erevan et de la république du Karabakh « des options permettant de débloquer la situation », a ajouté le fonctionnaire. Il a souligné que l’UE reste un « intermédiaire honnête » dans les négociations en cours entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
Les dirigeants du Karabakh ont rejeté l’autre voie d’approvisionnement, contrôlée par l’Azerbaïdjan et proposée par Bakou, qu’ils considèrent comme un stratagème cynique destiné à faciliter le rétablissement du contrôle de l’Azerbaïdjan sur la région peuplée d’Arméniens. Le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, a souligné à la fin du mois dernier que la route d’Aghdam « ne devrait pas être considérée comme une alternative à la réouverture du corridor de Latchine ».
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