La commissaire européenne aux relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, en visite à Erevan, a signalé que l’Union européenne avait l’intention de faire pression plus fermement sur les réformes politiques en Arménie.
« Notre principal préoccupation aujourd’hui porte sur les questions de démocratie, de droits de l’homme, des règles de loi, de réduction de la pauvreté aussi bien que sur la politique énergétique de l’Arménie » a indiqué Vartan Oskanian, ministre arménien des Affaires étrangères.
Oskanian a ajouté qu’ils avaient discuté d’actions concrètes concernant l’adhésion de l’Arménie à la politique de l’Europe élargie qui visent à développer des liens privilégiés entre l’Union et ses pays voisins. Les responsables arméniens et européens ont entamé des discussions sur la politique de voisinage de l’UE en novembre dernier à Erevan. La prochaine étape des négociations est prévue à Bruxelles le mois prochain.
Le plan devrait refléter le rapport rendu par la commission européenne au mois de mars 2005. Les 30 pages du rapport appellent à des élections démocratiques, des règles de lois, le respect des droits de l’homme, des mesures contre la corruption aussi bien que des réformes économiques en Arménie.
L’Union européenne a critiqué les autorités arméniennes dans le traitement du référendum constitutionnel de novembre dernier, remettant en cause l’engagement démocratique d’Erevan. Cependant la participation de l’UE pour la construction de la démocratie en Arménie a souvent été minime. Human Rights Watch a pressé l’UE en décembre dernier de faire plus pour promouvoir les réformes politiques en Arménie, en Azerbaïdjan et en Géorgie.
Benita Ferrero-Waldner a souligné le fait que l’UE est également concernée par le développement économique des régions les plus pauvres et l’élargissement de leurs sources d’énergie qui sont maintenant largement dépendantes de la Russie. Elle a ajouté que l’UE soutenait la décision de l’Arménie de construire un gazoduc en provenance de l’Iran.
Les discussions ont également porté sur l’accès des exportateurs arméniens au marché européen, ce qui est envisagé par le programme de « l’Europe élargie à ses voisins ». L’UE a consolidé ces dernières années le statut de premier partenaire commercial de l’Arménie. Sur les 10 derniers mois, le volume d’échange entre l’Arménie et l’UE a augmenté de 55% soit 756,5 millions USD.
Benita Ferrero-Waldner a également abordé la question de l’intégration du Sud Caucase, condition nécessaire à la stabilité de la région. Elle a confirmé l’opposition de l’UE au projet de l’Azerbaïdjan, de la Géorgie et de la Turquie de construire un réseau ferré contournant l’Arménie. « Un projet de réseau ferré n’incluant pas l’Arménie n’obtiendra pas notre soutien financier » a-t-elle affirmé.
La commissaire européenne aux relations extérieures a également évoqué le soutien européen, à travers le groupe de Minsk de l’OSCE, à la résolution du conflit du Haut-Karabagh. Mais elle n’a pas commenté l’échec des négociations de paix qui ont eu lieu la semaine dernière en France.
