Le secrétaire général de l’Otan, Jaap de Hoop Scheffer, a assuré jeudi 18 mai 2006 la Russie que l’extension possible de l’Alliance à des anciennes républiques soviétiques comme la Géorgie et l’Ukraine ne devait pas être considérée comme une menace par Moscou.
« Est-ce que je vois la Géorgie et l’Ukraine devenir membres de l’Otan? Je dis oui… Mais j’ajoute que ce sera basé sur leurs performances », a déclaré Jaap de Hoop Scheffer depuis Bruxelles, lors d’une visioconférence avec des étudiants, consacrée aux relations Russie-Otan.
La volonté affichée des régimes pro-occidentaux en Géorgie et en Ukraine de rejoindre l’Otan est vue d’un très mauvais oeil par Moscou, qui considère l’avancée de l’Alliance vers ses frontières contre une menace.
« L’élargissement de l’Otan n’est jamais dirigé contre la Russie. Cela devrait se faire et cela se fera dans une complète transparence », a ajouté M. de Hoop Scheffer.
Cette visioconférence faisait partie d’une campagne d’information intitulée « Otan-Russie en 2006: ce qui nous lie », censée améliorer l’image de l’Alliance atlantique en Russie avec plusieurs évènements organisés jusqu’au 26 mai.
M. de Hoop Scheffer a évoqué le problème de la mauvaise image de l’Otan en Russie, héritée de la Guerre froide et entretenue par les prises de positions anti-occidentales de Moscou, malgré la création d’une structure formelle de coopération Russie-Otan lors du sommet de Rome en 2002.
« La construction d’un pont de confiance et de coopération à travers l’Europe entre la Russie et l’Otan est un but stratégique que nous partageons tous », a assuré le secrétaire général de l’Otan.
Il a cependant admis l’existence de « différences de vision » entre l’Otan et la Russie, évoquant notamment le soutien de Moscou au régime bélarusse.
Le même jour, lors de l’inauguration à Moscou d’une exposition de photographies intitulée « Russie-Otan: un partenariat stratégique », des membres d’une organisation nationaliste y ont fait irruption, selon l’agence Ria-Novosti.
« Mort à l’Otan », « l’Otan est l’ennemie de la Russie », « donnez-nous une grenade, on va calmer l’Otan! », ont crié des membres de l’Union eurasienne de la jeunesse, se saisissant du micro.