Lorsqu’en 1998, LTP demissionna par rapport à ses positions jugés défaitistes pour la résolution du conflit du Haut Karabakh, l’ensemble des observateurs semblait être d’accord que cette démission était dû au fait que l’Union des Yerkrapahs (les vétérans de la guerre du Karabakh) venait de le lâcher et mettait tous leurs espoirs dans le couple Kotcharian – Sarkissian.
LTP alla se réfugier dans sa villa bunker non loin de Tzitsernakaberd son parti le MNA était cliniquement mort et les Yerkrapahs ont effectué une OPA sur le petit parti Républicain en lui promettant de devenir la première force politique arménienne.
Après deux mandats présidentiels Kotcharian et les deux gâteaux leglislatifs partagés avec Arménie Prospère de Dodi Gago (Gaguik Tsarukian) et la FRA de Vahan (Hovanissian), le Parti Républicain qui entre temps a enterré son leader le libéral Andranik Markarian intronisa Serge comme successeur de Robert.
Il est inconcevable de gouverner l’Arménie ou de gagner une quelconque élection nationale sans le soutien des Yerkrapahs. C’est cette même force « para politique » qui influence et conduit en partie les choix d’Erevan en matières d’affaires étrangères ou parfois même économique.
Ce sont les Yerkrapahs qui ont poussé Erevan dans les bras de Moscou sans oublier parfois de faire du pied à l’OTAN et l’UE.
Aujourd’hui si l’opposition veut se faire entendre ou avoir du poids sur l’échiquier politique arménien, elle devra rallier une partie des Yerkrapahs, d’où la guerre d’information que se livre LTP et Serge sur le soutien d’un tel ténor de l’armée ou bien un tel poids lourd des Yerkrapahs.
Tout ceci démontre le clanisme et le clientélisme dont est victime la société arménienne.
Ceux qui n’ont pas profité d’une part du gâteau en veulent et ceux qui ont goûté un certain temps voudraient bien en ravoir un bout. Donc nul doute que la clé du succès politique est le soutien de l’Union des Yerkrapahs. A suivre.
Alen Ter Markossian