Alors que la mondialisation transforme le village planétaire en un vaste centre économique et social planétaire, pour les huit à neuf millions d’Arméniens disséminés à travers le monde, l’heure est au regroupement et à la concertation.
A l’heure où les technologies de l’information et les médias donnent en direct tous les évènements qui traversent le monde, la diaspora arménienne dispose d’une vision quasi permanente de l’ensemble des activités des communautés arméniennes, de leur joies, inquiétudes ou angoisses. Aujourd’hui, avec la disparition du mur de Berlin, le dégel Est-Ouest et la dislocation de l’Empire soviétique, l’idéologie politique a cédé le pas à une autre forme d’idéologie : la mondialisation de l’économie et une realpolitik de terrain.
Pour nous, les Arméniens d’Europe, et plus spécialement de France, cette levée du « Rideau de fer » qui nous éloignait tant de l’Arménie soviétique, est une véritable chance. L’avènement de l’indépendance de la République d’Arménie reconnue par la communauté internationale, nous a permis un rapprochement plus grand encore avec Erévan.
Dans le même temps, avec la disparition du « protecteur soviétique », la diaspora arménienne était naturellement appelée à remplacer cette puissance en aidant, dans la mesure de ses moyens, l’Arménie renaissante. Un challenge qui ne laisse insensible aucun Arménien, qu’il soit de France, des Etats-Unis, du Liban, d’Australie ou d’Argentine.
La diaspora arménienne, si longtemps déchirée entre pro et anti-Arménie soviétique savamment entretenue par les deux blocs que constituaient Moscou et Washington, est désormais en lien direct avec Erévan. Une Arménie qui doit faire face au développement économique pour améliorer le sort de ses citoyens et au conflit du Haut-Karabagh.
Ce rapprochement diaspora-Arménie mit fin également à nombre de querelles intestines qui minaient et affaiblissaient la diaspora.
En France, l’heure est également au regroupement autour des valeurs arméniennes et à l’aide au développement de l’Arménie. Le maintien de notre langue par l’ouverture d’écoles, le dynamisme de l’activité associative et culturelle continuent de constituer une aire de mobilisation de l’ensemble de notre communauté.
Les dernières élections municipales ont vu l’élection – ou la réélection – de plus d’une centaine d’élus d’origine arménienne. Car les attentes de la communauté arménienne restent nombreuses. Citons, parmi ces dernières, la reconnaissance du génocide arménien par la Turquie, la levée du blocus imposé à l’Arménie, le développement de l’identité arménienne en France à travers notamment d’écoles bilingues.
Dans ces combats qui relèvent de l’intérêt général de la communauté arménienne, l’union est de mise pour une plus grande efficacité des actions. Qui plus que les élus, peut, dans cette communauté arménienne de France, donner l’exemple de cette cohésion et d’union autour des couleurs de l’Arménie ? Une mobilisation pour la défense des valeurs communes que l’on partage, que l’on soit de « gauche », de « droite » ou du « centre ». Nous avons au sein de nos partis politiques respectifs, une très grande marge de manuvre. Notre étiquette politique ne peut représenter un frein à nos actions sincères et efficaces au service de la communauté arménienne.
Je lance un appel à l’ensemble de mes amis élus d’origine arménienne, de toutes tendances politiques, à constituer un groupe uni, une sorte d’« union sacrée », afin de défendre les valeurs et les interrogations de la communauté arménienne de France. Il va de l’intérêt et de l’avenir de notre peuple qui a tant souffert par les injustices de l’Histoire, et qui aspire à un avenir meilleur