Dans son communiqué M.Hubert Haenel déclare : « l’Union européenne a ouvert hier, 3 octobre, des négociations d’adhésion avec la Turquie. Je me félicite vivement de cette ouverture, prévue par le Conseil européen du 17 décembre 2004. Ces négociations seront longues et se dérouleront au sein d’un cadre strict de négociations adopté hier à l’unanimité des vingt-cinq États membres de l’Union européenne. Ce cadre fixe comme objectif commun l’adhésion de la Turquie, sans cependant préjuger du résultat en évoquant « un processus ouvert, dont l’issue ne peut être garantie à l’avance ».
Dans le contexte actuel, seules les négociations permettront à la Turquie et à l’Union européenne de discuter objectivement et en toute sérénité des nombreuses questions communes, relatives notamment à la démocratie, aux droits de l’homme, à la liberté religieuse ou à l’économie. En ce qui concerne la question arménienne, la mission que j’ai effectuée la semaine dernière en Turquie avec mon collègue Robert Del Picchia m’a conforté dans l’idée que, sur ce sujet comme sur tant d’autres, les mentalités changent rapidement en Turquie. La conférence d’historiens, prévue puis suspendue, a bien eu lieu les 24 et 25 septembre et a été longuement répercutée dans la presse turque ; j’ai d’ailleurs rencontré à Istanbul un des organisateurs de cette conférence et nous sommes convenus que cette question devait être résolue scientifiquement et dans la durée.
Je souhaite maintenant que, au delà des passions qui ont pu s’exprimer ces derniers temps et qui ont profondément choqué l’opinion publique turque, une coopération sereine et exigeante s’ouvre entre la Turquie, l’Union européenne et ses États membres, dans un langage de responsabilité et d’attention à la dignité de l’autre ».