Un tribunal militaire a demandé le maintien en détention du dirigeant du principal parti pro-kurde de Turquie, accusé d’avoir échappé au service militaire en présentant un faux certificat médical, annonce son parti.
Cette décision accroît la pression sur le Parti de la société démocratique (DTP), qui risque d’être interdit à l’issue d’une autre procédure judiciaire où il répond d’accusations de liens avec des rebelles kurdes.
Lundi soir, le chef du DTP, Nurettin Demirtas, 35 ans, avait été arrêté par la police alors qu’il descendait à Ankara d’un avion en provenance d’Allemagne.
« Notre parti est devenu une cible (…). Ceux qui s’engagent en politique ne devraient pas se voir barrer la route », a déclaré l’ancien leader du DTP, Ahmet Turk, lors d’une conférence de presse.
Demirtas, qui n’est pas député mais a été élu le mois dernier leader du parti, se trouvait à l’étranger depuis le 18 novembre, et le DTP a estimé que son arrestation et son maintien en détention étaient injustifiés.
« Le dirigeant d’un parti d’opposition ne devrait pas être soumis à un tel traitement. Il doit être libéré immédiatement. Du point de vue de la démocratie, c’est inacceptable », a déclaré Osman Baydemir, maire DTP de Diyarbakir (Sud-Est), à la presse.
Le DTP compte 20 sièges au parlement et réclame l’autonomiue du Sud-Est turc, majoritairement kurde. Le parti nie entretenir des liens avec le PKK, considéré par les Etats-Unis, l’Union européenne et la Turquie comme une organisation terroriste.