Des milliers de personnes se sont rassemblées samedi sur une place d’Ankara pour dénoncer les activités du parti des travailleurs du kurdistan (PKK, interdit) qui a intensifié sa lutte armée depuis le début de l’année, ont rapporté les médias.
La manifestation a été organisée à l’appel d’une vingtaine d’organisation non-gouvernementales, dont celles de soutien aux « martyrs », les soldats tombés lors des combats avec des rebelles dans le sud-est anatolien, théâtre des activités du PKK depuis 1984.
Les manifestants brandissant des drapeaux turcs ont accusé le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan de ne pas en faire assez pour lutter contre le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et une grande partie de la communauté internationale. Ils ont réclamé notamment une incursion militaire turque contre le nord de l’Irak.
Ils s’en sont également pris aux Etats-Unis qu’il ont accusé de soutenir les rebelles kurdes retranchés dans le nord de l’Irak. « USA assassin », ont-ils scandé.
L’armée turque insiste depuis avril à mener une opération transfrontalière contre les rebelles kurdes établis dans les montagnes du nord de l’Irak mais le gouvernement turc affirme préférer la diplomatie avant les élections législatives du 22 juillet tout en n’excluant pas totalement cette éventualité.
Les Etats-Unis, alliés des Kurdes d’Irak, sont opposés à une incursion turque.
Dans les années 1990, les Turcs sont entrés à une vingtaine de reprises dans le nord de l’Irak avec des dizaines de milliers d’hommes.
Mais depuis l’invasion américaine en 2003, l’armée turque n’a fait que de courtes incursions en Irak pour traquer des rebelles kurdes.