Le parti au pouvoir géorgien et l’opposition ont organisé mercredi 27 octobre des manifestations rivales dans ce pays du Caucase, à quelques jours d’élections municipales qui auront lieu après l’arrestation de l’ex-président et principal détracteur des autorités actuelles Mikheïl Saakachvili.
Des dizaines de milliers de personnes, selon un décompte de l’AFP, se sont
rassemblées dans le centre de la capitale Tbilissi dans la soirée en faveur du
parti du Rêve géorgien, au coeur de la crise politique qui secoue ce pays du
Caucase depuis sa victoire contestée à l’issue de législatives organisées en
2020.
Selon la chaîne de télévision indépendante Pirveli TV, des employés du
service public ont été forcés à participer à ce rassemblement, sous peine de
perdre leur travail, tandis que d’autres manifestants ont été amenés en car de
diverses régions.
Le Premier ministre géorgien Irakli Garibachvili a appelé au cours de ce
rassemblement ses concitoyens à voter pour le parti au pouvoir, qualifiant le
Mouvement national uni (MNU) de M. Saakachvili, le principal mouvement
d’opposition, de « force antinationale ».
Pour sa part, le MNU a organisé un rassemblement ayant réuni des milliers
de ses partisans à Zougdidi, dans l’ouest du pays. « Notre lutte ne sera pas finie jusqu’à ce que la Géorgie et Mikheïl Saakachvili soient libres », a lancé, lors de cette manifestation, Ana Tsitlidzé, une responsable de ce parti.
Président de 2004 à 2013 et toujours populaire, Mikheïl Saakachvili, 53
ans, est rentré le 1er octobre en Géorgie après un exil de huit ans.
Il a immédiatement été arrêté en vertu d’une condamnation prononcée de 2018
pour « abus de pouvoir » qu’il juge politique. Pour protester contre sa
détention, il a entamé une grève de la faim qui dure depuis.
Les autorités ont rejeté la recommandation des médecins de l’hospitaliser.
Mercredi, l’ambassadrice des Etats-Unis en Géorgie, Kelly Degnan, a exprimé
sa préoccupation par sa santé, lors d’une intervention télévisée.
C’est dans ce contexte tendu que les Géorgiens sont appelés aux urnes
samedi pour le second tour d’élections municipales au cours duquel les
candidats du Rêve géorgien affronteront ceux du MNU pour le contrôle de la
mairie des plus grandes villes.
A l’issue du premier tour des élections municipales le 2 octobre, le Rêve
géorgien a revendiqué la victoire en remportant 47% des suffrages.
Mais dans plusieurs villes importantes, y compris à Tbilissi, un second
tour doit être organisé.
AFP
