Marielle de Sarnez à l’émission Le Téléphone sonne sur France-Inter

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Invitée de l’émission Le Téléphone sonne sur France-Inter le 4 octobre, Marielle de Sarnez a répondu aux questions des auditeurs à propos de l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne.

Pourquoi les gouvernements européens ne tiennent pas compte de l’opinion qui est contre l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne ?

Je suis d’accord avec vous, à force de faire l’Europe sans les peuples, on va de déconvenues en déconvenues. C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle la France a voté non au référendum. Il faut davantage associer les peuples et les citoyens à l’avenir de l’Europe. A l’UDF, nous avions demandé qu’il y ait un débat avec vote au parlement sur cette question. S’il y avait eu lieu, la position de la France aurait été différente…

L’Europe se portera-t-elle mieux avec ou sans la Turquie ?

L’Europe vit la crise la plus profonde et la plus grave de son histoire. L’élargissement s’apparente à une fuite en avant. L’Union ne se ressaisit pas alors qu’il faut approfondir les institutions européennes. Nous avons besoin d’une Europe politique, une Europe fédérée, pas une zone de libre-échange.

Pourquoi ne pas avoir organisé un référendum en France aujourd’hui ?

C’est aussi la question que je me pose : le meilleur moment pour dire non à la Turquie, c’était maintenant. Si dans dix ou quinze ans, la Turquie remplit toutes les conditions pour entrer dans l’UE, je ne vois pas un seul pays qui prendrait la responsabilité de dire non. Les risques et périls seraient plus grands qu’aujourd’hui.

Est-ce le bon moment d’avoir un débat sur la Turquie alors que l’Europe se porte déjà mal ?

L’urgence aujourd’hui, ce n’est pas l’ouverture des négociations d’adhésion, l’urgence c’est la reconstruction de l’Europe car elle n’existe plus sur un plan politique. Elle est incapable de s’accorder sur un budget, sur une réforme de ses institutions. Elle n’a pas de politique de recherche commune, elle n’a pas de politique économique et industrielle coordonnée. Dans un monde globalisé, il n’y a qu’une seule réponse, l’Europe : il n’y a que l’Union européenne qui puisse apporter la sécurité à laquelle les Européens ont droit.

Quelle est la légitimité de la Turquie à vouloir entrer dans l’UE ?

Il y a d’abord la question du génocide arménien mais aussi de la reconnaissance de Chypre. La Turquie refuse l’accès de ses ports et aéroports aux bateaux et avions chypriotes. La Turquie est quasiment en guerre contre Chypre ! C’est inacceptable au regard du droit. Si on parle de la légitimité du gouvernement turc à faire entrer son pays dans l’UE, elle est la même que tous les autres pays qui ont décidé tout seul, à huis-clos, sommet après sommet. On doit désormais construire l’Europe avec les peuples. Je suis pour une Europe fédérée, je suis pour une Europe politique forte entre ces pays et ces peuples.

Que pensez-vous de ceux qui mettent en avant que la Turquie est un pays musulman ?

Je suis évidemment contre l’argument religieux dans un sens ou dans un autre. Il y a eu des relens de xénophobie pendant la campagne du référendum, on a parlé du plombier polonais, l’élargissement à 25 a été mal perçu… La vraie question, c’est l’avenir de l’Europe. Il y a urgence à faire une pause. C’est un moment de vérité pour la construction européenne. Il faut que l’Europe se retrouve car l’Union est en train de dériver vers une simple zone de libre-échange britannique.

Comment peut-on envisager l’entrée de la Turquie dans l’Europe alors que ce pays est en conflit avec un autre membre de l’Union européenne ?

Qu’on puisse même penser et imaginer qu’on puisse ouvrir des négociations avec un pays qui est en guerre avec un pays membre de l’Union européenne, Chypre, je suis comme vous, les bras m’en tombent… Si les chefs d’Etat et de gouvernements avaient été un peu courageux, ils en auraient fait un préalable à l’ouverture des négociations.

raffi
Author: raffi

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