Ville monde, par son histoire et son identité la cité phocéenne a toujours été la modeste oasis, refuge éternel des rescapés des tourments du monde comme le rappelle son maire Benoît Payan.
Première terre d’accueil des Arméniens rescapés du génocide de 1915 qui avaient débarqué en France sur les quais de La Joliette, Marseille commémorait ce jeudi 21 avril, le 107 ème anniversaire du premier génocide du début du XXème Siècle.
Cette commémoration solennelle, inscrite au calendrier républicain était organisée par le CCAF Sud et la Ville de Marseille.
Lieu haut en couleurs au faste d’antan, drapeaux français, arménien et européen sur le fronton, le Palais a accueilli un parterre d’élus, de personnalités et de représentants d’associations arméniennes pour l’événement qui allait habiller l’édifice d’une robe de lumières aux couleurs du tricolore arménien.
« LES HOMMAGES SONT DES PROMESSES DE NE JAMAIS OUBLIER ! » B.Payan
En préambule de son discours teinté d’émotion et d’une sincérité marquée, Benoît Payan a rappelé qu’en cette veille du 24 avril, en France et dans le monde, nous rappelons vivement à notre mémoire le souvenir de ces millions de femmes et d’hommes, massacrés par la folie meurtrière des nationalistes turcs car fautifs d’être enfants d’Arménie.
« 1,5 millions d’hommes et de femmes sont morts entre 1915 et 1916 pour l’unique et terrible raison qu’ils n’étaient pas nés au bon endroit, n’avaient pas la bonne religion. Ils sont morts coupables de ce qu’ils étaient. Ils sont morts dans l’indifférence de l’Occident » dit-il avec gravité.
« C’ÉTAIENT DES HOMMES ET DES FEMMES EXEMPLAIRES AUX CŒURS D’OR »B.Payan
Le premier édile, enfant de l’immigration italienne, a rendu hommage à l’ensemble de la communauté arménienne, sans qui Marseille ne serait pas Marseille et la France ne serait pas la France.
Il a rappelé également que grâce à leur intégration exemplaire, les Arméniens ont fait l’Histoire de la France et qu’une partie de leur mémoire a aussi fabriqué l’Histoire de France.
Le maire de Marseille a évoqué la mémoire du poète et résistant arménien Missak Manouchian qui avait trouvé asile en France.
« Il a aimé la France, il l’a chéri, il l’a écrit, il l’a défendu. Il fut un grand arménien, un grand français ! » a-t-il déclaré.
Humaniste, profondément attaché aux droits de l’homme et aux valeurs universelles, farouche défenseur des minorités, Benoît Payan a dénoncé les nationalismes d’hier et d’aujourd’hui ainsi que la haine de l’autre attirant dans un message subliminal l’attention du public pour le second tour de l’élection présidentielle.
« CE TRÉSOR EST VOTRE HISTOIRE » B.Payan
Dans un registre plus intimiste, Benoît Payan s’est adressé à ses nombreux amis arméniens présents dans le salon du Pharo en leur déclarant qu’ils possédaient un trésor.
« Ce trésor est votre Histoire, c’est votre arménité ! Ne laissez jamais les nationalistes abîmer ce qu’étaient vos parents et vos grands-parents parents.
Soyez fiers de ce que vous êtes ! Soyez fiers de votre Histoire ! »
Avant de céder la parole à Aurore Bruna, Azad Blalas-Kazandjian et Julien Harounyan les coprésidents du CCAF Sud et la mise en lumières du Palais du Pharo, Benoît Payan a lancé un vibrant « HAYASTAN ! » à l’attention de l’assemblée qui a longuement et chaleureusement applaudi ce cri du cœur.
Texte: Alain Sarkissian
Photos Luiza Gragati / Alain Sarkissian
