La Croatie et l’Italie se sont mises d’accord sur le texte d’une déclaration devant apporter un apaisement entre les deux pays après la polémique concernant la mort de milliers d’Italiens victimes du régime communiste de Tito, a annoncé samedi le président croate Stipe Mesic.
Cette déclaration, qui concerne un discours du président italien Giorgio Napolitano ayant suscité une extrême indignation en Croatie, doit être publiée en même temps à Zagreb et à Rome, a précisé la présidence croate.
La querelle a éclaté il y a une semaine après un discours de M. Napolitano évoquant « un mouvement de haine et de furie sanguinaire », qui « prit les sinistres contours d’un +nettoyage ethnique+ », pour décrire ces massacres qui eurent lieu après la chute du régime de Mussolini et lors de l’annexion en juin 1945 du nord-est de l’Italie par l’ex-Yougoslavie.
M. Mesic avait alors accusé Rome de « racisme, de révisionnisme historique » et d’une « volonté de revanche politique ». Dans la foulée, le chef de la diplomatie italienne Massimo D’Alema avait convoqué d’urgence mardi l’ambassadeur croate Tomislav Vidosevic.
« La partie croate a pris en considération les explications données au cours des discussions le 13 février au ministère italien des Affaires étrangères », selon le communiqué de la présidence croate.
« Ces explications ont été reçues avec compréhension et ont contribué à surmonter les malentendus à propos du discours » de M. Napolitano, dit le texte.
La présidence croate a également tenu à revenir sur les accusations lancées auparavant par M. Mesic, en affirmant que « les propos du président Napolitano ne se référaient en aucune manière à la Croatie dans un sens polémique » et « n’étaient pas inspirés par le revanchisme ou le révisionnisme historique ».
Ces propos avaient suscité des réactions outrées en Croatie, plusieurs régions de l’ex-Yougoslavie ayant été occupées dans un climat de terreur par les troupes fascistes pendant la Seconde Guerre mondiale.