Menaces sur la paix internationale : l’aéroport de Kapan et la route de Pyla

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Ziyafat Asgarov, Président de la commission de défense, de sécurité et de lutte contre la corruption du Milli Majlis [Parlement ], a déclaré à APA : « Le comportement actuel de l’Arménie qui a occupé nos terres pendant près de 30 ans montre également que les autorités et les milieux politiques actuels de ce pays ne veulent toujours pas accepter que la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan soient respectées. Ils ne veulent toujours pas comprendre que nombre de projets transfrontaliers ne peuvent être mis en œuvre sans nouer des relations et parvenir à des accords basés sur les normes et principes du droit international vis-à-vis de l’État voisin ».

Le président de la commission du parlement a déclaré que le début de la construction d’une grande usine métallurgique à Arazdeyan [NDT : Yeraskh], située dans la région limitrophe de la République autonome du Nakhitchevan, à quelques centaines de mètres de la frontière conventionnelle entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, était un exemple de cas relevant de la « Convention sur l’évaluation de l’impact sur l’environnement dans le contexte d’activités transfrontières ». Selon l’annexe 1 de la Convention d’Espoo (NDT : signée dans cette ville finlandaise en 1991), les usines métallurgiques sont clairement reconnues comme une activité susceptible d’avoir un impact transfrontière négatif important. Selon l’article 3.1 de cette Convention d’Espoo, l’Arménie est tenue d’informer l’Azerbaïdjan de l’impact environnemental de l’activité mentionnée. Cependant, l’Azerbaïdjan, en tant que partie concernée, n’a reçu aucune notification de l’Arménie concernant ce projet »

Ziyafat Askerov a noté que tout cela a suscité une protestation légitime de la part des institutions de la société civile en Azerbaïdjan, des appels ont été adressés aux organisations internationales concernées. Dans le même temps, conformément au paragraphe 7 de l’article 3 de la Convention d’Espoo, l’Azerbaïdjan, en tant que partie concernée, a demandé à l’Arménie d’échanger des informations afin de discuter de l’impact transfrontière négatif du projet au stade initial.

Le président de la commission du parlement a attiré l’attention sur le fait que l’Arménie s’apprête à prendre une mesure provocatrice unilatérale telle que l’ouverture de l’aéroport de Kapan : « Il existe des aéroports frontaliers et transfrontaliers dans le monde, y compris en Europe. Mais dans tous les cas, la construction et l’exploitation de ces aéroports sont régies par le droit international. Par exemple, dans le cas des pays européens, il est réglementé soit par des accords paneuropéens, soit bilatéraux. L’Arménie n’a pas d’accord avec l’Azerbaïdjan concernant l’aéroport de Kapan. Un point est à noter. L’aéroport de Kapan a également fonctionné pendant l’ère soviétique. Mais à cette époque il n’y avait pratiquement pas de frontières, car toutes les républiques faisaient partie d’un même espace. Aujourd’hui, l’Azerbaïdjan est un État indépendant et souverain ». Ziyafat Askerov a souligné que lorsque l’aéroport de Zangilan [NDT : Govsakan] a été construit en Azerbaïdjan, il a été choisi loin de la frontière, et même la force potentielle du vent qui pourrait affecter l’itinéraire a été prise en compte, de sorte qu’il n’y avait aucun risque que des avions traversent le territoire de l’Arménie: « L’aéroport de Kapan est très proche des positions de l’Azerbaïdjan. Il est même facile d’observer visuellement ce qui se passe à l’intérieur de l’aéroport. Dans un tel cas, il est inévitable que les avions violent l’espace aérien de l’Azerbaïdjan lors de l’atterrissage et du décollage de l’aéroport.

En revanche, il est absurde pour l’Arménie de construire un aéroport à la frontière avec un État avec lequel elle n’a pas signé de traité de paix. Jusqu’à présent, l’Arménie a reporté à plusieurs reprises l’ouverture de l’aéroport de Kapan « pour des motifs de sécurité ». D’ailleurs, tout porte à croire que l’Arménie tentera d’utiliser cet aéroport à des fins militaires sous le couvert d’activité « civile ».

Il a souligné que les mesures provocatrices unilatérales de l’Arménie, telles que l’ouverture de l’aéroport de Kapan, ne resteront pas sans réponse : « L’Azerbaïdjan ne permettra pas que son espace aérien soit violé, donc l’aéroport de Kapan connaitra le sort de l’aéroport de Khojaly [NDT: Sdepanakert], L’aéroport de Kapan restera également un musée.

Pour la mise en œuvre de tels projets transfrontaliers, il est important que l’Arménie signe un traité de paix avec l’Azerbaïdjan, délimite et reconnaisse les frontières et, à l’étape suivante, mène des consultations paritaires et parvienne à des accords sur des projets transfrontaliers. Ce n’est qu’après tout cela qu’on peut parler de la mise en place de projets transfrontaliers ».

Il convient de noter que le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan s’est envolé d’Erevan pour Gapan le 17 août. Il a déclaré qu’à partir de la semaine prochaine, des vols réguliers seraient effectués d’Iravan [Erevan] vers la ville de Kapan, qui jouxte l’Azerbaïdjan.


NDT : Comme à Yeraskh, l’Azerbaïdjan joue à Kapan de la menace – à peine voilée – et ce par un canal officieux, par l’intermédiaire d’un président de commission de son Parlement. Cela est naturellement révélateur de la véritable nature de cet état et de ses institutions. Tous les parlementaires du monde apprécieront.

Dans le cas de l’aéroport de Kapan, l’outil de « l’intimidation », arme commune à Bakou et à Ankara, est une nouvelle fois utilisée pour terroriser les populations locales et confiner l’Arménie dans un statut de pays vaincu et totalement défait.

Il y a quelques jours, c’est la Turquie qui utilisait de cette arme dans la partie occupée de Chypre.

Comment d’ailleurs ne pas faire le lien ?

A l’exigence très forte de la communauté internationale lors de la séance du Conseil de Sécurité de l’ONU du 16 août concernant l’ouverture du Couloir de Lachin, a succédé la provocation de l’armée turque à l’égard des – vrais – « Casques bleus » à Chypre. Ici aussi, la menace concernait un axe routier près du village de Pyla.

Mais cette action constitue peut-être aussi une forme de mise en garde adressée par Bakou et Moscou à la communauté internationale si elle tentait de déployer des Casques bleus au Haut Karabakh.

La triple alliance Bakou- Moscou- Ankara se manifeste aussi ainsi à Chypre où la Russie vient de décider de l’ouverture d’une représentation consulaire.

Décidément, de Kapan à Pyla, rien ne relève d’un simple hasard.

Sahak Sukiasyan

La rédaction
Author: La rédaction

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