Le président de l’Association des étudiants étrangers en Russie, Gabriel Kotchofa, a dénoncé lundi 10 avril « l’impunité » des crimes racistes, de plus en plus fréquents dans ce pays, trois jours après le meurtre d’un étudiant sénégalais à Saint-Pétersbourg.
« Les autorités (russes) nous promettent à chaque fois de mettre de l’ordre, mais de nouveaux meurtres sont commis », a regretté M. Kotchofa, originaire du Bénin, lors d’une conférence de presse.
« Les criminels se sentent impunis et pensent qu’ils peuvent tuer un Africain chaque mois », a-t-il affirmé, en appelant les autorités russes à « réagir ».
Un étudiant sénégalais, Samba Lampsar Sall, a été abattu vendredi dernier à Saint-Pétersbourg par des inconnus munis d’un fusil à pompe orné d’une croix gammée.
« Il faut trouver non seulement les exécutants de ces crimes, mais ceux qui sont derrière ces meurtres », a souligné M. Kotchofa, évoquant des « motifs politiques » probables.
« Peut-être qu’un parti politique souhaite instaurer le désordre, en commanditant de tels meurtres (…) Peut-être que quelqu’un ne veut pas que les étudiants étrangers viennent en Russie », a-t-il estimé.
« Si nous ne mettons pas fin au phénomène (des crimes racistes), il y aura tôt ou tard une fuite des étudiants étrangers de la Russie », a relevé pour sa part le vice-recteur de l’Université de l’amitié des peuples, Alexandre Gladouch.
Actuellement, quelque 103.000 étrangers font leurs études en Russie, un chiffre « très bas » par rapport aux Etats-Unis qui accueille près de 580.000 étudiants étrangers, a souligné M. Kotchofa, estimant que beaucoup d’étrangers évitent la Russie pour des raisons de « sécurité ».
Des attaques, parfois mortelles, commises à l’égard des ressortissants étrangers se sont multipliées ces dernières années en Russie. Souvent perpétrées par des bandes de skinheads, elles visent généralement des Caucasiens et des ressortissants des ex-républiques soviétiques d’Asie centrale, mais aussi des Asiatiques et des Africains.