Mikheïl Saakachvili: le « révolutionnaire à la rose » qui défie Moscou

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Le président géorgien Mikheïl Saakachvili, qui vit sa plus grave crise avec son grand voisin russe, a été le meneur en 2003 de la « Révolution de la rose » qui devait marquer le virage vers l’Ouest de l’ancienne république soviétique de Géorgie.

Sur la vague des « révolutions » pacifiques qui ont par la suite essaimé en Ukraine puis au Kirghizstan, cet ancien avocat d’affaires formé aux Etats-Unis est devenu l’une des figures emblématiques de l’opposition à Moscou en ex-URSS.

Volontiers populiste et nationaliste, proche de Washington, cet homme de 38 ans ne manque pas une occasion de défier la puissance du nord avec laquelle, de la coupure des approvisionnements en gaz l’hiver dernier à un embargo sur les vins géorgiens, il a connu déjà plusieurs crises.

La plus récente et la plus violente a éclaté le 27 septembre, avec l’arrestation pour « espionnage » par ce pays candidat à l’OTAN, de quatre officiers des bases russes en cours de retrait du sol géorgien.

Moscou a réagi rapidement et vivement, retirant son personnel diplomatique de Tbilissi, annonçant un blocus des transports vers la Géorgie et lançant des descentes policières dans la diaspora géorgienne en Russie.

« Aujourd’hui le rêve des rois, des grands généraux de la Géorgie s’est réalisé: la Géorgie est un Etat efficace qui a plus de pays amis dans le monde civilisé qu’elle n’en a jamais eus (…), et qui ne se courbe pas devant les plus forts », déclarait mercredi Mikhéïl Saakachvili à la télévision géorgienne.

Cette crise lui fait retrouver sur la scène politique intérieure un souffle qui était en train de s’épuiser. La dynamique des « révolutions » s’est en effet estompée, le Kirghizstan restant englué dans des scandales politico-mafieux et le camp pro-russe étant revenu récemment au pouvoir en Ukraine.

Le dirigeant géorgien a lui-même été mis en difficulté par la profonde crise économique que connaît son pays, et des tensions politiques liées à l’assassinat d’un banquier par des proches du ministre de l’Intérieur.

L’opposition et les organisations de défense des droits de l’homme parlent de dérives autoritaristes. Plusieurs militants ont été emprisonnés et le président accuse les « soi-disant politiciens » de l’opposition d’être pro-russes quand ils n’approuvent pas sa politique.

« Le problème du gouvernement de Mikheïl Saakachvili est le manque d’expérience : ce sont des gens jeunes qui n’avaient jamais rien dirigé avant de diriger le pays », nuance son ancien conseiller politique, Ramaz Sakvarelidzé.

Souvent tout feu tout flamme, Mikheïl Saakachvili est arrivé au pouvoir avec le soutien de l’Occident et, quand il est mis en difficulté, met volontiers l’accent sur les relations tendues avec Moscou.

Les observateurs locaux et ses opposants affirment cependant qu’il manque de vision stratégique pour la Géorgie. « Il n’a pas de plans à long terme, il pense comme Napoléon : on s’engage et puis on voit », ironise Emil Adelkhanov, analyste à l’Institut Caucasien pour la paix, la démocratie et le développement, un centre d’études basé à Tbilissi.

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Author: raffi

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