Des milliers de coptes se sont rassemblés dans la nuit de samedi à dimanche à la Cathédrale Saint-Marc du Caire autour du patriarche Chenouda III pour célébrer solennellement la Nativité selon le rite orthodoxe.
Les fidèles, parmi lesquels un grand nombre de jeunes, ont occupé les bancs de la nef et des mezzanines de la cathédrale, siège du patriarcat, où flottaient des effluves d’encens.
Le président égyptien Hosni Moubarak a dépêché un haut responsable du gouvernement pour le représenter à la messe.
Le 7 janvier, jour de la Nativité, a été décrété jour férié officiel pour tout le pays depuis trois ans environ. Jusqu’à cette date, seuls les coptes chômaient ce jour là.
Au retour de la messe, les fidèles rompent leur jeûne de 45 jours durant lequel ils ne consomment aucune nourriture « ayant une âme », ce qui veut dire provenant d’un animal.
Pour trancher avec un régime purement végétarien, le repas du réveillon est composé de la traditionnelle « fatta », un mélange de viande, de riz et de pain sauté dans du beurre arrosé d’une sauce à l’ail.
La communauté copte, la plus importante communauté chrétienne d’Orient, compte quelque 5 à 6 millions de fidèles, selon les chiffres officiels, et 10 millions, selon les estimations de l’Eglise.
Deux coptes seulement figurent dans le gouvernement égyptien: le ministre des Finances Youssef Boutros-Ghali et le secrétaire d’Etat à l’Environnement Magued George Elias.
Les membres de la communauté dénoncent souvent une discrimination à leur égard qui les empêche d’accéder aux hautes fonctions publiques.
En avril 2006, des affrontements entre coptes et musulmans avaient fait un mort et plus de vingt blessés à Alexandrie. Ils s’étaient produits lors des funérailles d’un copte, poignardé la veille dans l’une des attaques visant trois églises.
Les autorités avaient alors présenté l’agresseur comme un déséquilibré, une version réfutée par les coptes, qui avaient évoqué plutôt une piste islamiste et reproché à l’Etat de ne pas les défendre.
