Le président arménien sortant, Robert Kotcharian, a mis en garde jeudi l’opposition contre l’organisation, « pendant un certain temps », de toute manifestation, malgré la levée de l’état d’urgence qui aura lieu comme prévu vendredi.
« J’estime qu’il ne faut pas organiser de manifestations pendant un certain temps, parce qu’elles vont à l’encontre de la stabilité du pays », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, menaçant en cas contraire d' »exiger que la police prenne les mesures adéquates ».
« Des gens qui ont pris les armes contre les forces de l’ordre sont encore recherchés. Et nous n’avons aucune garantie qu’ils ne tenteront pas une fois de plus de déstabiliser la situation », a-t-il expliqué.
« Aujourd’hui, c’est le dernier jour de l’état d’urgence à Erevan, et je n’ai aucune raison de le prolonger », a-t-il cependant assuré.
Levon Ter-Petrossian et ses partisans appellent à une « marche silencieuse » dès vendredi à Erevan. Il s’agit officiellement d’honorer les victimes du de 2 mars. La marche devrait se dérouler entre la place Miasnikian et la place de l’opéra.
La capitale arménienne a été soumise à l’état d’urgence jusqu’au 20 mars inclus après des heurts entre policiers et manifestants d’opposition, qui ont entraîné la mort de sept civils et d’un policier le 1er mars. Des dizaines de personnes ont été blessées, dont bon nombre par balles.
Les troubles ont éclaté lorsque la police a tenté de disperser des milliers de manifestants rassemblés depuis onze jours à l’appel de l’ex-président Levon Ter-Petrossian pour protester contre la victoire à la présidentielle du 19 février du Premier ministre Serge Sarkissian, le successeur désigné du président sortant Robert Kotcharian, frauduleuse selon l’opposition.
