Le dernier passage permettant aux Géorgiens d’entrer librement par la route de Géorgie en Russie a été fermé par la Russie, qui a bloqué samedi matin le poste-frontière de Verkhni Lars dans le Caucase, ont annoncé les gardes-frontières géorgiens.
La Russie est de loin le premier marché pour les produits géorgiens, notamment agricoles.
« Nous n’avons été avertis de la fermeture que la veille et n’avons donc pas pu informer la population à temps », a déclaré le représentant local du Département de la protection des frontières de Géorgie, Zourab Bakhtadzé, précisant que le passage était bloqué dans les deux sens.
Il existe deux autres routes joignant directement la Fédération de Russie à l’ex-république soviétique de Géorgie mais elles passent toutes deux par des territoires séparatistes pro-russes: l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, et il est donc pratiquement impossible à un Géorgien de parvenir en Russie par ce biais. La seule solution est à présent un long détour par l’Azerbaïdjan voisin.
« Dans sa lettre d’information, la partie russe invoque, pour justifier la fermeture, des travaux menés selon un plan établi à l’avance et ne donne aucune indication, même approximative, de la date prévue de fin des travaux », a précisé M. Bakhtadzé.
« A l’approche du poste de Verhni Lars, une colonne de camions et d’autocars s’est déjà formée. De plus, le passage est interdit également aux piétons, qu’ils soient géorgiens ou autres », a-t-il ajouté.
Les territoires séparatistes géorgiens d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie, soutenus par Moscou, sont source de frictions entre Moscou et Tbilissi depuis la « révolution de la rose » de 2004 qui a porté le président pro-occidental Mikheïl Saakachvili au pouvoir.
Le gouverneur de la région de Mtskheta-Taneti, où se trouve ce passage, a jugé « politique » la décision de le fermer, dans une interview donnée samedi à la chaîne de télévision géorgienne Roustavi 2. « Il nous paraît évident que la raison de cette fermeture a un caractère politique malgré la version officielle de travaux », a déclaré le gouverneur Vassil Maglaperidzé.
Ce poste-frontière mène à la célèbre et très ancienne « route militaire géorgienne », difficile et escarpée, conduisant sur une direction nord-sud jusqu’à la capitale Tbilissi.
