Moscou juge injustes les critiques visant le contingent russe au Karabagh

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La Russie estime que les critiques arméniennes visant le contingent russe stationné au Haut Karabagh pour en garantir la sécurité en vertu des termes de l’accord de cessez-le-feu du 9 novembre 2020 ne sont pas justes, a affirmé un haut diplomate russe jeudi 11 août, quelques jours après que le premier ministre arménien Nikol Pachinian eut ouvertement mis en cause, lors de la réunion du conseil des ministres à Erevan le 4 août, l’inaction des soldats de la paix russes face à un regain de tensions aux frontières du Karabagh qui avait coûté la vie à deux de ses soldats arméniens et à un soldat azéri. Le ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov n’avait pas tardé lui-même à répondre indirectement aux critiques de Pachinian, qui s’interrogeait sur le mandat des forces russes et évoquait l’éventualité d’un format international de sécurité, en reprochant à la partie arménienne de n’avoir présenté aucune proposition concrète sur la base de laquelle discuter, ce qu’avait contesté Erevan. Lors d’un point de presse à Moscou, Ivan Nechaïev, un porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, a tenu à défendre l’action du contingent russe dans la région, en soulignant qu’il déployait tous ses efforts pour stabiliser la situation sur le terrain. Dans ses critiques, Pachinian avait appelé la Russie à en faire davantage pour empêcher les violations du cessez-le-feu, en affirmant que Bakou multipliait de telles violations en dépit de la présence des soldats de la paix russes dans la région. “Dans ces circonstances, il devient impératif de préciser les détails de l’opération [russe] de maintien de la paix au Haut-Karabagh”, avait notamment déclaré Pachinian en ajoutant : “Nous souhaitons que toute tentative de franchissement de la ligne de contact soit stoppée par le contingent des soldats de la paix de la Fédération de Russie”. Dans ce qui se présente comme une réponse à ces critiques, Nechaïev a indiqué que “outre d’intenses contacts politiques, les soldats de la paix russes continuent activement leur mission en déployant les efforts exigés en vue de la stabilisation sur le terrain”. “Bakou comme Erevan ont jusque ici salué le rôle important du contingent russe de la force de paix. Nous n’estimons pas que ces critiques unilatérales à l’encontre des soldats de la paix soient justes”, a ajouté le diplomate russe qui a aussi annoncé que Moscou prévoyait d’organiser au plus haut niveau des contacts trilatéraux à la fin août sur différents sujets concernant la normalisation des relations arméno-azéries. Le représentant du ministère russe des affaires étrangères a souligné que la situation autour du corridor de Latchine devrait être réglée conformément à la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020 qui a mis fin à 44 jours de guerre entre Arméniens et Azéris avec la médiation de la Russie. “Le Point 6 de la déclaration stipule que le plan pour la construction d’une nouvelle route à travers le corridor de Latchine, qui assurera un lien entre le Karabagh et l’Arménie, devrait être déterminé avec l’accord des parties dans les trois prochaines années, avec le redéploiement en conséquence des soldats de la paix russes chargés de garantir la sécurité de la route”, a poursuivi le diplomate. Le premier ministre arménien avait aussi insisté la semaine dernière sur le fait que l’accord de cessez-le-feu engageait la Russie, l’Azerbaïdjan et l’Arménie à élaborer d’ici 2024 un plan pour la construction d’un axe alternatif nouveau reliant l’Arménie au Karabagh. Il avait souligné qu’aucun plan en ce sens n’avait été défini à ce jour, alors que la partie azérie multiplie les pressions sur les Arméniens pour qu’ils renoncent au corridor de Latchine au profit d’une route dont l’Arménie n’a annoncé le début des travaux que pour septembre. Car le ministère azerbaïdjanais des affaires étrangères, de son côté, affirme que les trois parties auraient convenu d’une “route” empruntant le tracé d’un nouveau corridor en début d’année et accuse Erevan de retarder délibérément les travaux de construction sur les sections arméniennes. Il reste qu’après la dernière escalade de tensions au Haut-Karabagh, les autorités arméniennes locales ont ordonné aux quelques habitants arméniens restés dans les villages situés le long de l’actuelle route du corridor de Latchine de quitter leurs maisons définitivement d’ici le 25 août et ont même activé le processus d’évacuation en le mettant en œuvre quinze jours avant la date fatidique. De con côté, l’Azerbaïdjan annonçait le 11 août qu’il avait fini les travaux de construction sur sa section de la route contournant Latchine. La partie arménienne avait d’ailleurs avancé son programme en lançant la construction sur sa section de la route le 1er août et espère qu’elle sera achevée d’ici le printemps 2023. D’ici là, admettent les autorités, il faudra en passer par des routes à peine carrossables pour circuler entre le Karabagh et l’Arménie…

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

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