La Russie espère mettre fin à l’éloignement croissant de l’Arménie de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), selon un diplomate russe de haut rang. Le gouvernement arménien a annulé un exercice militaire de l’OTSC prévu en Arménie et a refusé de nommer un secrétaire général adjoint de l’alliance militaire dirigée par la Russie en raison de ce qu’il considère comme un manque de soutien dans le conflit avec l’Azerbaïdjan. Pour la même raison, elle a également rejeté l’offre d’autres États membres de l’OTSC de déployer une mission de surveillance à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
Ces tensions sans précédent ont remis en question le maintien de l’Arménie au sein de l’organisation. Le Premier ministre Nikol Pachinian a déclaré le 16 mars que c’est l’OTSC qui pourrait « quitter l’Arménie ». La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères s’est moquée de cette remarque, déclarant qu’elle avait du mal à en comprendre le sens. » Nous espérons que les discussions néfastes sur le thème « qui quitte quoi » prendront fin et que toutes les questions d’interaction avec Erevan dans le cadre de l’OTSC, y compris le déploiement de la mission de surveillance de l’organisation en Arménie, seront résolues de manière constructive et mutuellement bénéfique », a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Galouzine, à RTVI, un organisme de radiodiffusion en langue russe. « Pour notre part, nous réaffirmons que nous sommes prêts à mettre en œuvre les projets de déploiement d’une mission de l’OTSC à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan afin d’assurer la sécurité de l’Arménie, ainsi que d’autres mesures d’assistance », a déclaré M. Galouzine.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, a également réaffirmé cette offre lors de sa rencontre avec son homologue arménien, Ararat Mirzoyan, à Moscou le 20 mars. M. Lavrov a dénoncé « les tentatives non déguisées des pays occidentaux d’éloigner l’Arménie de la Russie ».
Les tensions entre Moscou et Erevan se sont encore aggravées depuis. Vendredi dernier, la Cour constitutionnelle arménienne a donné son feu vert à la ratification parlementaire du traité fondateur de la Cour pénale internationale. Cette décision est intervenue une semaine après que la CPI a lancé un mandat d’arrêt à l’encontre du président russe Vladimir Poutine pour des crimes de guerre qui auraient été commis par la Russie en Ukraine.
Moscou a averti lundi que la reconnaissance par Erevan de la compétence du tribunal de La Haye aurait des conséquences « extrêmement négatives » pour les relations russo-arméniennes. Le gouvernement arménien n’a toujours pas réagi publiquement à cette sévère mise en garde.
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