Nathalie Loiseau, qui conduisait la liste de LAREM aux dernières élections européennes, a effectué son premier voyage en Arménie du 20 au 24 juillet dernier. Durant ces quatre jours de visite, particulièrement riche et intense sur le plan politique et humain, la députée européenne, présidente de la sous-commission sécurité et défense du Parlement européen a notamment été reçu par le Premier ministre Nikol Pachinian, le Président de la République Armen Sarkissian et le ministre des Affaires étrangères par intérim, Armen Grigoryan. Elle confie à NAM ses premières impressions.
Nouvelles d’Arménie Magazine : Quelles sont vos impressions après ce premier voyage en Arménie ?
Nathalie Loiseau : Il s’agissait de mon premier voyage en Arménie. Ce qui frappe d’abord, c’est de voir une démocratie fonctionnelle dans un environnement régional où c’est l’exception. L’on vit aussi sur place l’intensité de la relation entre la France et l’Arménie. Les attentes sont fortes, la demande de France élevée, nous devons être au rendez-vous. Je retiendrai de mon voyage des moments forts : le mémorial du génocide des Arméniens, le Panthéon de Yerablouk où les tombes attestent le prix du sang payé par la jeunesse arménienne, les militaires blessés à la Maison du Soldat de Erevan et leur immense courage, la beauté des monastères d’Arménie et du Haut-Karabakh, les familles d’Hadrout ou de Chouchi réfugiées à Stepanakert…
Nouvelles d’Arménie Magazine : Peut-on considérer que l’offensive militaire du 27 septembre a réglé la question du Haut-Karabakh ?
Nathalie Loiseau : Les hostilités ont cessé au Haut Karabakh mais le conflit n’est pas réglé. Il ne le sera pas tant que la question du statut du territoire n’aura pas trouvé un règlement définitif qui prenne en compte les aspirations des populations. De plus, sur les 400 km de frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, les accrochages se multiplient et il est difficile de croire à des incidents isolés. Il est urgent que la tension retombe.
Nouvelles d’Arménie Magazine : Que peut faire concrètement l’Europe pour protéger l’Arménie et le Haut-Karabakh face aux menaces que continue à faire peser sur eux l’axe Ankara-Bakou ?
Nathalie Loiseau : La Commission européenne a annoncé un soutien exceptionnel à l’Arménie. C’est une bonne chose. Mais l’Union européenne doit aussi se proposer pour participer à des mesures de confiance : aider au retour des prisonniers de guerre, au déminage, à l’inventaire et à la protection du patrimoine culturel arménien, à la démarcation de la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, les sujets ne manquent pas. Il faut aussi faire connaître et dénoncer les violations du droit humanitaire pendant ce conflit. Il ne peut y avoir de paix sans justice.
A Erevan, les tombes à peine refermées des jeunes Arméniens morts au Haut Karabakh déchirent le cœur. Les hostilités ont pris fin mais la tension reste vive et le conflit n’est pas résolu. Il est urgent de renforcer les efforts pour aider la région à surmonter la crise. #Arménie pic.twitter.com/C6kcK3mjM7
— Nathalie Loiseau (@NathalieLoiseau) July 20, 2021