Nersès Bedros : « Nier le génocide, c’est comme nier Hiroshima »

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À la veille de la date anniversaire commémorant le génocide arménien (24 avril 1915), le patriarche arménien-catholique, Nersès Bedros XIX, a publié un message dans lequel il a affirmé que « tôt ou tard, et probablement plus tôt que tard, l’histoire dira son mot » au sujet du massacre délibéré par les Jeunes Turcs, sous la conduite d’Enver Pacha, Talaat Beik et Jamal Pacha, de 1,5 million d’Arméniens, et de l’exode d’un million d’autres Arméniens déracinés vers des pays d’accueil comme le Liban, la Syrie, l’Égypte, la Jordanie, et plusieurs pays d’Europe et des deux Amériques.

« Les motifs de cette honteuse décision, a affirmé le patriarche, sont raciales et confessionnelles. L’Empire ottoman, “l’homme malade”, a pensé que le remède à ses maux internes, au défaut d’intégration de la société ottomane, et aux conséquences malheureuses de sa politique extérieure, ne pouvaient être corrigés que par le biais d’un massacre odieux ».

Et de poursuivre : « (…) Tenter d’étouffer aujourd’hui ou de nier la vérité du massacre collectif criminel des Arméniens équivaudrait à nier les bombes atomiques qui ont été larguées sur Hiroshima et Nagasaki, ou de nier l’Empire soviétique communiste. Tôt ou tard, probablement plus tôt que tard, l’histoire dira son mot à ce sujet. Car les causes du génocide que certains États qui se disent civilisés n’acceptent pas de reconnaître, 92 ans après qu’il ait été perpétré, sont celles-là mêmes qui ont servi de prétexte à d’autres massacres et génocides qui ont déshonoré l’humanité au XXe siècle et ont fait couler le sang en Afrique, en Asie et en Europe. »

« Nier le génocide c’est accepter tacitement ces méthodes criminelles. Il est affligeant que les intérêts politiques et économiques ne laissent pas de place à la justice. Et c’est ainsi que l’éducation des générations à l’erreur contribue à les égarer et à tuer chez elles le sens de la justice et de l’équité, sans parler de la corruption sociale que cela entraîne. »

« Mais le peuple arménien est un peuple chrétien, par tradition et choix, un peuple qui ne connaît pas le désespoir et le découragement, et l’on peut dire qu’il renaît de ses cendres plus fort et plus énergique qu’il ne l’était. Il a ainsi appris en vérité à compter sur Dieu, après avoir fait l’expérience de la désillusion en comptant sur les hommes. Le peuple arménien est fier d’avoir donné à l’Église nombre de martyrs, sans compter les saints qu’il a aussi offerts. Ces martyrs sont le trésor du ciel. Ce sont nos pères, nos mères, nos aïeux. Leur souvenir est un point d’appui pour les générations montantes, dans leur combat quotidien. Ils les encourage au don de soi, à l’abnégation et à l’héroïsme. »

Nersès Bedros a conclu en affirmant : « La négation du crime rend presque impossible le pardon. Mais le Christ, qui a accepté d’être accablé sans raison et crucifié, est mort en pardonnant à ses bourreaux, et est ressuscité dans la gloire pour nous donner le plus bel exemple de la puissance du pardon. Certes, cela n’est pas facile pour la nature humaine, mais tout devient possible à l’homme de foi, grâce aussi à la foi de nos martyrs qui ont scellé de leur sang très pur les principes du Saint Évangile. »

L’Orient-Le Jour

raffi
Author: raffi

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